MAROC | La Tannerie Chouara – Fès
Lors d’un séjour à Fès vous passerez bien évidemment par un site incontournable : la tannerie Chouara. En fait il y a plusieurs tanneries dans la Médina mais la plus connue et les plus impressionnante est la tannerie Chouara qui est d’ailleurs devenue une véritable carte postale pour la ville.
Lors de mon séjour à Marrakech en février dernier j’ai déjà eu l’occasion de voir des tanneries marocaines mais je brûlais d’envie de découvrir celles de Fès, réputées pour être les plus belles.
Suivez-moi, je vous emmène découvrir la tannerie Chouara
et je vous donne tous mes conseils.
OÙ TROUVER LES TANNERIES ?
Les tanneries se situent dans le quartier Blida. Elles ont besoin d’eau et se sont donc installées près de la rivière (Oued) Fès, pas très loin de la place Seffarine, au Nord de la place Rcif. La place Sffarine est un bon point de repère pour trouver les tanneries. Il y a d’ailleurs aussi quelques panneaux indicatifs. Quand nous sommes arrivés dans le quartier nous sommes allés voir la rivière (sans doute en espérant y trouver un peu de fraîcheur comme près de nos rivières bretonnes car en ce début d’après-midi le soleil tapait dur !).
Près de la place Seffarine la rivière a été canalisée et une balade a été aménagée. Le site est plutôt agréable avec ses murs couleur ocre. Mais en se rapprochant des tanneries nous observons plus de déchets sur le sol et qui flottent sur l’eau. Il faut savoir qu’à Fès comme ailleurs au Maroc les poubelles sont dans les rues mais en voyant cela dans la rivière on commence à penser à la pollution que doit engendrer la tannerie.
ATTENTION AUX RABATTEURS !
Le quartier est connu pour ses rabatteurs et autres vendeurs qui ne manquent pas d’astuces pour vous soulager de quelques dirhams. Ils n’hésitent pas à vous dire que la rue est fermée, que c’est compliqué de trouver les tanneries et qu’ils vont vous y emmener. Sachez que rien n’est gratuit dans la Médina et un service se paye. Déclinez gentiment l’offre et dites que vous avez déjà vu les tanneries, on vous laissera tranquille.
Une fois dans la bonne rue, plusieurs boutiques vous proposent un accès à leur terrasse pour avoir une vue sur les bassins des tanneurs. On vous dira alors que c’est gratuit si vous achetez quelque chose mais dans tous les cas sachez-le, il faudra mettre la main à la poche.
LES TERRASSES DES BOUTIQUES
Le touriste est un gagne pain dans le quartier et tout est fait pour qu’il laisse quelques dirhams. Dans la rue plusieurs hommes vous attendent assis sur leur chaise et ils vous proposent d’entrer dans leur boutique pour accéder à la terrasse. Chaque immeuble autour de la tannerie a été aménagé pour accueillir les touristes et leurs appareils photos.
Les terrasses sont souvent partiellement couvertes ce qui est bienvenu en pleine journée. Nous avons fait le choix de faire le tour de la tannerie pour arriver par l’arrière, près du grand parking (visible sur google map) en pensant qu’on aurait un meilleur tarif : que nenni il faudra débourser 20 dirhams !
Arrivés sur la terrasse, le vendeur commence à nous raconter le fonctionnement des tanneries, le discours est rôdé mais imprécis. A Marrakech un berbère (ami des bretons) nous avait parlé des techniques GRATUITEMENT et je ne retrouve pas tout à fait son discours, le vendeur essaye de justifier l’utilisation des différents cuirs, les produits mais il ne semble pas être un spécialiste. On prend nos appareils et on fait quelques photos. On ne se sent pas à l’aise car on sent bien qu’il reste derrière nous, il nous attend… (pour ses sous bien sûr !)
LA TANNERIE CHOUARA
La vue sur la tannerie est incroyable mais nous sommes aussi drôlement loin, c’est notre première surprise arrivés sur la terrasse. Je ne sais pas pourquoi mais je m’étais imaginé pouvoir voir les bassins depuis un premier étage plutôt que le troisième ou quatrième.
La tannerie est immense et on n’en distingue qu’une toute petite partie. En effet elle s’étale sur 7 200 m² dont 4 000 m² couverts. Elle comprend 193 ateliers qui occupent 419 artisans et produit quotidiennement de 3 000 à 5 000 peaux de cuir.
Les tanneries sont constituées de bassins remplis avec différents produits qui se veulent selon le vendeur « naturels ». Je peine à y croire car les tanneries sont aussi réputées pour utiliser toute une armada de produits chimiques en tous genres qui polluent les cours d’eau et apportent leur lot de problèmes de santé aux ouvriers-tanneurs.
Les peaux traitées ici sont principalement des peaux de vache, mais il y a aussi les peaux de chèvre et de mouton qui produisent les cuirs les plus précieux. Ces derniers sont plus fins et souples que les cuirs produits à base de peau de vache.
Les cuirs servent ensuite à confectionner les babouches, les sacs, les poufs, les blousons… que l’on retrouve dans le souk. La préparation des peaux prend plusieurs jours (4 semaines). Une dizaine d’opérations est nécessaire pour nettoyer les peaux, les assouplir, les teindre, les sécher et les lustrer.
Les peaux de vaches ou de moutons sont d’abord nettoyées avec un mélange à base de chaux. Elles sont ensuite traitées avec des excréments de pigeons pour adoucir les peaux. Une fois traitées, les hommes malaxent les peaux avec leurs pieds pendant des heures sous un soleil de plomb.
Pour les teindre, les peaux sont transférées dans les bacs de teinture où les artisans les foulent avec les pieds. Elles peuvent rester 3 semaines dans les cuves, afin que la couleur pénètre le cœur du cuir. Le séchage est ensuite effectué sur les toits et les terrasses.
Pour la teinture ils n’utiliseraient que des produits naturels : le coquelicot pour la teinture rouge, la menthe pour le vert, l’indigo pour le bleu, le khôl pour le noir, le henné pour l’orange. Le jaune, à base de safran ne se fait pas dans les cuves, mais est appliqué à la main sur des terrasses.
L’ODEUR
Il faut savoir que les tanneries sentent assez fort et souvent lorsque l’on parle des tanneries les personnes qui en ont visités vous évoquent avant tout l’odeur qui s’en dégage.
En ce mois de mai et en pleine journée l’odeur n’était pas si atroce qu’on nous avait dit. Nous n’avons pas eu besoin de la célèbre menthe sous les narines, comme je n’en avais pas eu plus besoin à Marrakech. Certes l’odeur est forte mais imaginez un peu ces hommes qui y travaillent tous les jours… sous leur nez, pas de menthe.
LA VUE SUR LA VILLE
En plus de la vue sur les tanneries vous pourrez aussi bénéficier d’un beau panorama sur la ville.
LE TRAVAIL DANS LES TANNERIES
Le travail dans les tanneries de Fès est artisanal. Tout y est réalisé à la main, de l’humidification des peaux à la teinture en passant par le nettoyage. Les produits sont nocifs et le travail qui s’effectue en plein soleil sous 40 degrés est inhumain.
FIN DE VISITE
Les tanneries de Fès existent depuis des siècles et les savoir-faire se sont transmis de génération en génération. Implantées au cœur de la médina, elles sont incontournables et montrent l’importance et la diversité de l’artisanat marocain.
TARIF ?
Une fois notre « visite » achevée, le vendeur ne prend même pas la peine de nous montrer ses produits. Finalement, on en ressort en ayant déboursé 20 dirhams = 2 € pour les explications et l’accès à la terrasse.
D’autres ont payé 10 dirhams, pour d’autres gratuit et d’autres 200 dirhams !! En fonction de la boutique, de la personne ou de votre tête, les prix varient mais vous devrez sans doute payer.
On se retrouve très bientôt pour la suite du reportage sur Fès,
en attendant retrouvez tous nos articles dans la rubrique MAROC
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Reportage réalisé en partenariat avec l’aéroport de Nantes Atlantique.
Comme à notre habitude nous restons libres du choix de nos contenus sur le blog.
Nous avons nous-même sélectionné les adresses et les activités réalisées lors de notre séjour.
super et je n’ai pas tout lu