Ouessant, l’île du bout du monde
« Qui voit Ouessant voit son sang » dit le dicton. Mais heureusement, je suis rentrée en un seul morceau auprès de Maxime après avoir passé 3 jours sur l’île d’Ouessant avec ma copine Marjorie.
Située au large des côtes finistériennes, Ouessant est la dernière terre avant… l’Amérique ! Connue pour ses moutons, ses phares et sa mer agitée, Ouessant est aussi une île calme et authentique, connue pour ses superbes paysages sauvages. Si vous aimez le vent, le bruit de la houle, la pierre et les landes, les mers agitées et le crachin breton, alors venez faire un tour en hiver à Ouessant, un bel endroit pour se ressourcer et se sentir proche de la nature. Il y a bien longtemps que je souhaitais vous emmener faire un tour sur cette île … alors prêts à embarquer pour le bout du monde ?
Ouessant, une balade aux couleurs du bout du monde
Avant de partir, quelques informations sur l’île :
Enez Eusa en breton, plus connue sous le nom d’île d’Ouessant, signifie l’île Haute. Parmi les joyaux de la mer d’Iroise, Ouessant culmine à 60 mètres de haut et offre une côte rocheuse et sauvage qui s’étend sur 40 kilomètres. Longue de 7 à 8 km, elle mesure 4 km au plus large pour une superficie de plus de 1 500 ha.
L’île se trouve à 20 km du continent, séparée par le célèbre Fromveur qui a fait la légende de cet endroit parmi les navigateurs. Elle marque également la rupture entre l’océan Atlantique et la Manche.
Après un rapide coup d’oeil sur la carte, on vous emmène découvrir
les 10 incontournables ouessantins !
L’île se mérite ! Avant d’arriver il vous faudra prendre le bateau et traverser une mer souvent agitée, bien connue des marins pour sa difficulté. D’ailleurs le célèbre dicton « Qui voit Ouessant voir son sang » fait référence aux nombreux navires venus s’échouer sur les roches de l’île. Les vents et les courants, notamment le célèbre Fromveur (un courant marin très puissant) peuvent perturber les personnes qui ont le mal de mer.
La traversée dure 1h15. Nous avons choisi de partir du port du Conquet avec le bateau de 9h30 de la compagnie Penn Ar Bed mais vous pouvez aussi partir de Brest, Camaret, Audierne, en fonction de la saison ou avec la compagnie Finist’mer.
Prix de la traversée (aller/retour) : 27,70 euros (tarif de basse-saison)
Si vous avez le mal de mer, peur de prendre le bateau ou si vous souhaitez voir l’île depuis le ciel, la compagnie Finist’air fait la liaison avec le continent au départ de l’aéroport de Guipavas.
Sur Ouessant, le mieux pour se déplacer c’est le Vélo ! Par contre, je vous préviens tout de suite : « A Ouessant, ça monte et ça descend » 😉 de quoi bien se faire les mollets ! Contrairement à Houat ou Hoëdic où vous pouvez faire le tour de l’île en une journée, sur Ouessant il est préférable d’avoir un vélo, il vous permettra de vous rendre plus vite sur les sites que vous voulez visiter, d’être libre dans vos déplacements et de prendre un bon bol d’air pur !
Et vous pouvez laisser votre vélo au bord de la route et aller vous promener, pas besoin d’antivol, il n’y a pas de voleurs sur l’île ! (En même temps, difficile de repartir avec un vélo volé sur le bateau, tout le monde vous remarquerait 😉 ). En hors saison, vous pouvez louer votre vélo en arrivant sur le port du Stiff, nous avons loué le nôtre avec « La Bicyclette » pour 20 euros. (En saison, il est peut-être préférable de réserver votre vélo)
Je ne vous apprendrai rien en vous disant que le mouton d’Ouessant… est originaire d’Ouessant 🙂 ! Mais saviez-vous que cette race a presque disparu durant le XXème siècle ? En effet, avec l’arrivée de moutons continentaux sur l’île, les moutons d’Ouessant se sont métissés et la race « pure » a disparu totalement de l’île. Il faudra attendre 1976 et le travail de quelques passionnés pour retrouver quelques moutons de « pure race » sur le continent afin de sauver le mouton d’Ouessant. Aujourd’hui, il n’est plus menacé et connait un vrai engouement comme tondeuse écologique.
Le saviez-Vous ?
Le mouton d’Ouessant est la plus petite race ovine au monde, avec une taille au garrot de 0,40 à 0,49 m, pour un poids de 11 à 16 kg pour les brebis et 13 à 20 kg pour les béliers. Le mouton d’Ouessant est très rustique, de petite taille, possède de fortes cornes et une queue plus courte, il a le dos droit, les membres sont fins et sa laine est pour la plupart du temps noire mais il existe aussi des moutons bruns ou blancs mais leur peau reste noire.
Alors finalement, en y regardant de plus près, on se rend vite compte qu’il n’y a plus beaucoup de moutons d’Ouessant… à Ouessant et c’est bien triste 🙁
Ouessant connue pour les dangers de sa mer compte deux phares sur ses terres, et trois phares en mer. En venant à Ouessant vous pourrez ainsi admirer les phares du Créac’h, du Stiff, de Nividic, de la Jument et de Kéréon.
Le phare de Nividic
Le phare de Nividic est le point le plus à l’ouest de la France métropolitaine. Il doit son nom au rocher sur lequel il est construit : le Leurvaz an Ividig.
Construit entre 1912 et 1936 à la pointe de Pern et arrêté 5 ans plus tard, il fut réhabilité et automatisé en 1959. C’est le Créac’h qui l’alimenta en électricité jusqu’en 1972, par le biais de pylônes en béton (toujours présents à deux pas du phare et visible sur la photo 2), qui supportaient le téléphérique reliant le phare à la terre. À cette date, une plate-forme fut construite pour permettre aux hélicoptères de le ravitailler en carburant. Il est à ce jour toujours en fonctionnement.
Le Phare de Créac’h
Le Phare de Créac’h, allumé en 1863, électrifié en 1888, est identifiable par ses bandes noires et blanches. C’est le 2e phare le plus puissant du monde (et il est bretonnnnn !! 😉 ) avec une portée de 32 milles (environ 60 kilomètres). Il guide les navires dans le rail d’Ouessant, signale l’entrée dans la Manche. Tous les phares de l’île sont télécontrôlés à partir du Créac’h.
Le phare abrite à ses pieds le musée des phares et balises. De belles pièces y sont exposées et on apprend plein de choses sur le fonctionnement des phares et leur évolution. Pour ceux qui se posent la question, il n’y a plus de gardien de phare en France depuis 2012 car les phares ont été automatisés.
Le phare du Stiff
Le phare du Stiff est construit en 1695 sous Vauban, sur la côte nord-est de l’île. Il est allumé en 1700. Il surplombe l’île dans sa partie la plus haute, avec la Tour radar.
La tour du Stiff a été construite en 1982 à côté du phare à la suite des naufrages successifs de l’Olympic Bravery et de l’Amoco Cadiz. Elle surplombe la mer de 136 mètres et est équipée d’une antenne radar balayant le rail d’Ouessant situé à 50 kilomètres de là.
Le phare de la Jument.
Construit en 1904, au large de la pointe de Porz Doun, ce phare est classé dans la catégorie des enfers.
Le phare de Kéréon
Ce phare a été bâti sur le rocher de Men Tensel (pierre hargneuse), en 1907. Surnommé le Palace en raison de ses planchers en marqueterie, ses lambris de chêne de Hongrie et son mobilier de valeur, Kéréon fut le dernier phare monument érigé en mer.
Venir à Ouessant c’est aussi se confronter aux éléments ! Avec Marjorie, nous sommes parties chasser la vague avec l’appareil photo… Pas facile à photographier et finalement c’est Marjo qui va attraper la plus belle vague mais en pleine face 😉 Un bon moment de rires, c’est ça aussi la Bretagne !
La côte de l’île offre une belle palette de bleus, de verts et de gris ! C’est un vrai plaisir de laisser un peu son vélo et de se balader sur le sentier côtier ou sur les plages de sable fin !
Sur la pointe de Penn Ar lan, face au phare du Stiff, on trouve un cromlech, un monument mégalithique préhistorique qui est formé par l’alignement de menhirs formant en cercle. Le plus connu de tous est celui que nous vous avions présenté il y a quelque mois : Stonehenge ! (Si tu cliques tu pourras revoir l’article 😉 )
Certaines traces de notre passé sont beaucoup plus récentes et témoignent de la présence des Allemands en Bretagne durant la seconde Guerre mondiale, le long du mur de l’Atlantique. Aux yeux des Allemands, Ouessant, sentinelle avancée du continent, avait une importance capitale pour surveiller les trafics entrant ou sortant de Manche ainsi que pour la défense du port de guerre de Brest. De nombreux vestiges témoignent encore de ce passé douloureux sur nos côtes, lieux abandonnés aux vents…
Certains décors n’ont, quant à eux, pas été façonnés par la main de l’homme mais par une nature sauvage et parfois violente, taillant les roches de la forme d’un cheval, puis d’un visage ou d’un doigt !
En route nous avons vu les moulins de Run Glaz et de Karaes. Au début du XXe siècle il y avait une centaine de petits moulins sur l’île. Ils servaient à pallier l’insuffisance des grands moulins, qui obligeait les Ouessantins à faire moudre leur orge sur le continent. Aujourd’hui, il ne reste que le moulin de Karaes qui est conservé par le Parc Naturel Régional d’Armorique et celui de Run Glaz qui appartient à une association de ouessantins.
Le bourg de Lampaul est le centre de la vie économique et sociale de l’île d’Ouessant. Il s’organise autour de la place de l’église et descend via la rue principale vers le port de Lampaul. Vous y trouverez l’Office de Tourisme, le médecin, des boutiques de souvenirs, des merceries, une libraire, des pécheurs vendant leurs poissons, 2 supérettes, 2 crêperies, 1 pub, des hôtels-restaurants, une boulangerie pâtisserie, des loueurs de vélo, une coop des pécheurs, un quincaillier, un coiffeur…et son bar-tabac !
Le port de Lampaul
Ouessant, « l’île du bout du monde », compte une église, deux chapelles, et pas moins de dix-huit calvaires. Ces nombreuses croix s’inscrivaient sur le passage des processions. Si l’île a compté jusqu’à 9 chapelles, il n’en reste que deux aujourd’hui : la chapelle Notre-Dame-de-Bonne-Espérance, dite aussi chapelle de Kerber (à gauche) et la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Voyage, dite aussi chapelle Saint-Gildas (à droite). La religion catholique en Bretagne a toujours eu une place importante et les nombreux monuments dont nous avons hérité en témoignent.
Le plat traditionnel d’Ouessant est le ragoût d’agneau sous la motte. Composé d’agneau, de carottes, de pommes de terre, d’oignons et d’ail, il cuit pendant quatre ou cinq heures dans une cocotte de fonte enfouie sous des mottes de tourbe incandescente. D’autres traditions ayant recours à ce mode de cuisson se perpétuent, comme le riz au lait dans les mottes, le farz oaled (pommes de terre, lait, farine, lard, pruneaux, raisins secs) et la chiljik (saucisse) fumée dans les mottes. Malheureusement nous n’avons pas eu la chance de goûter aux spécialités durant notre séjour car il faut passer commande à l’avance mais on s’est rattrapées sur les crêpes 😉
Après tout ça, il a fallu reprendre le bateau et pour nos derniers moments sur l’île nous avons eu le droit à un magnifique lever de soleil, parfait pour dire aurevoir à Ouessant.
Informations pratiques :
- Période du voyage : Février. Temps très changeant : pluie, soleil, vent, nuages, averses, soleil, vent… les 4 saisons en 1 journée ! #pensezauKway 😉
- Durée du voyage : 3 jours (l’idéal pour tout voir sans se presser)
- Pour s’y rendre : Plusieurs compagnie proposent des traversées : Penn ar Bed ou Finist’mer. C’est aussi possible de prendre l’avion avec Finist’air. Nous avons choisi de partir du Conquet avec la compagnie Penn ar Bed pour 27,70 euros par personne. (/ ! \ attention, très compliqué de se garer au Conquet)
- Pour se déplacer : Le Vélo. Nous avons loué le nôtre chez « La Bicylcette » pour 20 euros par personne.
- Visites possibles : Musée des phares et balises, écomusée Niou Huella (billet jumelé : 7 euros)
- Pour manger : le ragoût d’agneau sous la motte, le riz au lait dans les mottes, le farz oaled (pommes de terre, lait, farine, lard, pruneaux, raisins secs) et la chiljik (saucisse) fumée dans les mottes ou alors : des crêpes et des galettes à la Crêperie du Stang (bon rapport qualité/prix, bon choix et qualité des produits. Personnel très sympathique, on recommande, mais pensez à réserver !)
- Pour se loger : Nous avions loué une chambre d’hôte/gîte à 50 euros la nuit. Très bon rapport qualité prix et tranquillité (2 chambres, cuisine/salon, salle de bain).
- Budget total : 240 euros pour deux soit 120 euros par personne (tout compris au départ de Vannes) !
- Notre matériel lors de ce séjour : appareil photo Nikon 1 et Nikon 5200 + HTC one
Un grand merci à Marjorie pour ces bons moments partagés ensemble au bout du monde !
T’aime fort <3 Et à très vite pour une nouvelle escapade entre filles 😉
Pour toutes vos questions, n’hésitez pas à aller faire un tour sur le site de l’office de tourisme.
Et pour revoir nos photos >> C’est ICI <<
[La Route à … 12 000]Nous sommes désormais 12 000 à partager un bout de Route ensemble et nous voulions vous dire à…
Publié par La Route à Deux sur samedi 4 mars 2017
Chouette escapade, il me tarde de découvrir Ouessant !
Merci ! C’est vraiment une île à découvrir :), une virée au bout du monde !
Bravo pour ce super article , ça donne vraiment envie
Merci beaucoup 🙂 Je suis contente que mon article vous ait plu !
Nous y allons chaque année et votre reportage magnifique nous procure beaucoup de plaisir et nous remémore de bons moments passés sur cette île.Merci !
Oh merci beaucoup pour le message, c’est très gentil de nous laisser un petit mot ! Je suis contente que ces quelques mots et photos vous aient rappelé de bons souvenirs ! 🙂 Bonne journée
Merci pour cet article, et les sublimes photos. Voyage déjà projeté pour août 2017 et conforté après lecture de ce blog.
Et merci à vous pour le message, ça fait toujours plaisir de voir que des personnes apprécient nos photos 🙂 merci beaucoup ! Bonne visite de l’île et profitez bien
C’est mon île, j’y suis né et bien évidemment y retourne régulièrement à minima deux fois par an !
J’ai par ailleurs la passion des îles, bretonnes ou pas … comme par exemple les îles antillaises…alors bientôt un reportage de La Route à Deux en Guadeloupe à la Désirade, Marie-Galante, les Saintes ou encore en Martinique ?
Pour ma part, comme tous les ans à cette époque-ci je vais dans quelques jours chercher la chaleur humaine et le soleil en Guadeloupe et à la Désirade (que j’adore)
Merci pour tous vos beaux reportages qui nous font rêver
merci pour ce beau reportage . superbes photos . qui m’ont rappelées de bons souvenirs . cette ile est lunaire. nous y sommes allés il y a quelques années , mais une seule journée . c’est trop court . on c’est promis d’y retourner maintenant que nous sommes en retraite.
Avec plaisir ! Ouessant est superbe ! C’est une de mes préférées, elle est authentique, c’est un bon condensé de ma Bretagne ! J’espère que vous aurez l’occasion d’y aller cette année, peut-être après Belle île en mer 😉
Bonjour , très jolies photo’s. J’habite en Belgique et je suis peintre (aquarelles) de tout ce qui est patrimoine. Chateaux, chapelles, phares, moulins à vents, abbayes, églises etc..Est-ce-que je peux employer la photo avev le phare D’Ouessant avec le moulin svp ?