OISE | L’abbaye royale de Chaalis, discrète et romantique

 

 

Pour démarrer notre week-end à Chantilly-Senlis nous faisons un premier arrêt à l’abbaye de Chaalis. Ce petit havre de paix est situé à 45 minutes de Paris, dans la forêt d’Ermenonville et croyez-moi après une heure dans les bouchons parisiens cela fait un bien fou de se retrouver ici.

Classé aux Monuments Historiques, le domaine de Chaalis est constitué des vestiges de l’ancienne abbaye royale, de la chapelle Sainte-Marie, du château-musée Jacquemart-André, d’une roseraie, une orangerie et un immense parc. On peut y venir pour se détendre au milieu de la forêt, faire une belle découverte culturelle ou même se marier !

 

Injustement méconnue, l’abbaye royale de Chaalis
mérite pourtant le détour, je vous emmène ?

 

 

 

LOCALISATION & HISTOIRE

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Le domaine de Chaalis se trouve dans le département de l’Oise, en région Hauts de France et à seulement  11 km de Senlis, 20 km de Chantilly et 40 km de Paris.
Si vous connaissez un peu le coin l’abbaye se trouve juste en face du parc d’attraction La mer de Sable (alors ne vous inquiétez pas si vous entendez des cris d’indiens en visitant l’abbaye !) et à 20 km du Parc Astérix. D’ailleurs nombreux sont les touristes qui se rendent à La Mer de Sable pour ses attractions mais qui ignorent que juste en face d’eux une abbaye vieille de 1 000 ans les observe encore.

 

 

Une abbaye cistercienne au cœur du domaine royal médiéval

Le domaine de Chaalis est un endroit très visité pour son abbaye royale, une abbaye cistercienne fondée en 1137 par Louis VI Le Gros (1 an avant sa mort) en l’honneur de son cousin et compagnon d’armes Charles le Bon, assassiné à Bruges par ses sujets révoltés. Elle devient vite l’une des abbayes cisterciennes les plus importantes du royaume.
Ses terres agricoles, qui s’étendent sur plus de 1000 ha sont fertiles et les poissons, élevés dans les 10 hectares d’étangs sont vendus à prix d’or sur les marchés, constituant une importante source de revenus pour le domaine. Pendant que certains moines travaillent, d’autres passent leurs journées à écrire. L’activité intellectuelle y est intense avec des hôtes prestigieux comme Guillaume de Digulleville.

 

 

Une protection royale

Abbaye royale, Chaalis est placée sous la protection du souverain et bénéficie d’une exemption fiscale garantie par le pape. Les rois de France s’y rendent régulièrement tels Saint Louis qui aime partager la vie des moines, ou Charles V qui aide à la rénovation des bâtiments abbatiaux. C’est Hippolyte D’Este, proche de François 1er et abbé à Chaalis, qui offre à l’abbaye un de ses joyaux : les fresques du peintre italien Primatice, réalisées dans la chapelle Sainte-Marie et encore très bien conservées.

 

 

De la Révolution à nos jours

A la Révolution Française, le domaine est vendu en tant que bien national et aux lendemains de la Révolution l’abbatiale est déconstruite, servant de carrière de pierres.
Dans le seconde partie du XIXème siècle, le domaine est racheté et restauré par la famille de Hainguerlot-Vatry. L’abbaye est transformée en un confortable château où l’on donne de grandes réceptions, fréquentées par l’aristocratie, les peintres, musiciens ou écrivains de l’époque comme Gérard de Nerval ou encore Théophile Gautier.

 

Son destin change en 1902 avec l’arrivée de la dernière propriétaire : Nélie Jacquemart, veuve d’Édouard André, riche banquier et amateur d’art éclairé. Elle regroupe dans le château une partie des ses exceptionnelles œuvres d’art, l’autre étant présentée dans son hôtel parisien du boulevard Haussmann qui deviendra par la suite l’autre musée Jacquemart-André.
Grande collectionneuse d’art comme son mari, elle est aussi passionnée d’horticulture et crée une roseraie derrière la chapelle Sainte-Marie, protégée par le mur crénelé du XVIème siècle.  A sa mort en 1912, elle lègue le domaine et toutes les œuvres d’art qu’elle possède à l’Institut de France. Le domaine est classé au titre des monuments historiques le 9 septembre 1965.

 

 

 

 

Visite du domaine

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Riche de neuf siècles d’histoire, le Domaine de Chaalis avec sa chapelle présentée comme la « Sixtine de l’Oise », son Musée Jacquemart-André, son parc et sa roseraie classée « Jardin remarquable » est niché dans le creux d’un vallon boisé de la forêt d’Ermenonville et fait l’admiration des visiteurs depuis des décennies.

 

    VISITE GUIDEE
Pour profiter pleinement de la visite nous avons été accompagnés par un passionné et grand connaisseur du domaine : M. Jean-Marc Vasseur, responsable culturel et pédagogique du lieu pour l’Institut de France. Il est à l’origine de l' »Espace Jean-Jacques Rousseau« , destiné à faire connaître davantage Jean-Jacques Rousseau (l’aspect protéiforme de son œuvre, de ses intérêts et de ses passions : philosophie, botanique, musique, chimie…).

 

 

Une fois que nous avons franchi la porte du domaine on se retrouve face à une grande allée et nous sommes comme aspirés par les ruines de l’église abbatiale cistercienne face à nous.

 

 

L’abbatiale est construite à la fin du XIIè et début du XIIIème siècle dans un style gothique. L’importance des vestiges du choeur et du transept Nord donennt aujourd’hui une idée de l’ampleur et de la beauté de l’abbatiale, l’une des plus grandes églises cisterciennes du royaume. Elle mesurait 92 mètres du porche jusqu’au chevet, bien plus que sa voisine à Senlis (76 m).

 

 

Aujourd’hui il reste peu de choses de cette abbaye mais nous pouvons encore voir les grandes arcades de l’extrémité nord du transept, quelques fenêtres hautes, l’escalier des matines, qui permettait d’accéder depuis le dortoir à l’abbatiale. La sacristie est la seule pièce toujours existante, prolongée par une petite partie du mur entre le bas-côté et le cloître. Subsiste aussi toujours la tour pinacle, haute de 34 mètres, qui, outre son rôle d’arc-boutant, permettait d’accéder au dortoir des moines, à la chambre de l’abbé, à la salle du trésor et tout au sommet à une salle de guet.

 

 

Les ruines ont beaucoup de charme, une véritable source d’inspiration pour
les grands romantiques du XIXème siècle ou ceux d’aujourd’hui.

 

 

La chapelle Sainte Marie

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Juste derrière les vestiges de l’abbaye se trouve la Chapelle Sainte-Marie. Construite au XIIIème siècle, sous le règne de Louis IX (Saint Louis), cette petite chapelle fut aussi nommée « chapelle royale » ou « chapelle de l’abbé ». Elle est édifiée dans le style du gothique rayonnant de la seconde partie du XIII^e siècle.

 

 

Sur les voûtains de la nef, sont peints les Pères de l’Église, les Apôtres et les Évangélistes, et au-dessus du rond-point du chœur, les anges tenant les instruments de la Passion.

 

 

Le musée Jacquemart-André

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Face à l’abbaye, se trouve le château-musée qui accueille une partie des collections de Nélie Jacquemart. Grande collectionneuse et veuve du banquier Edouard André, elle a acheté le domaine de Chaalis en 1902. Aujourd’hui la demeure de Chaalis accueille toujours une partie des collections, l’autre partie étant exposée au célèbre musée Jacquemart-André du boulevard Haussmann dans Paris.

 

 

Dès la première pièce du rez-de-chaussée on se rend compte que le château regorge de trésors. Et ils sont nombreux : plus de 4 000 objets d’art, peintures, sculptures, arts décoratifs, des bustes de Voltaire, de Rousseau, de Gluck et de Théodore Tronchin réalisés par Jean-Antoine Houdon, ou encore Auguste Rodin.

 

 

On trouve également des statues religieuses, des antiquités romaines et égyptiennes, des tableaux de grands maîtres, des tableaux de Nélie Jaquemart (car au-delà d’apprécier l’art elle était aussi artiste-peintre), des œuvres d’art de la renaissance italienne et de nombreux objets, du mobilier d’époque, tapis, bouddhas, éléphants… achetés lors de ses voyages en Inde, en Chine, en Birmanie… Elle était d’ailleurs partie faire le tour du monde lorsqu’elle a appris que Chaalis était en vente. Elle a donc stoppé son aventure pour rentrer en France et racheter le domaine.

 

Mon coup de cœur à l’abbaye de Chaalis c’est cette immense galerie, la galerie des bustes et
qui nous rappelle l’ancien cloître de l’abbaye. Imaginez la taille que celui devait faire !

 

 

Le château a été construit au XVIIIème siècle pour offrir aux moines plus de confort. Mme de Vatry en fait sa résidence à partir de 1850 et le restaure avant qu’il ne soit racheté par Nélie Jacquemart-André. Aujourd’hui, le mobilier et l’aménagement des pièces respectent toujours l’esprit donné au lieu par ces deux femmes passionnées.

 

 On visite les salons, la salle à manger, la bibliothèque, puis au premier étage les chambres pour les invités, et bien sûr partout on retrouve des œuvres d’art.

 

 

On accède ensuite au premier étage par un très bel escalier pour retrouver une seconde galerie et les appartements privés. Des chambres pour les invités ont été aménagées dans les anciennes cellules des moines.

 

 

A l’étage, on termine la visite par un espace dédié à Jean-Jacques Rousseau. Dans ces pièces sont exposés des écrits du philosophe, des objets, des portraits le représentant, des bustes à son effigie. C’est à quelques kilomètres de l’abbaye que Jean-Jacques Rousseau a vécu les dernières années de sa vie, au château d’Ermenonville, invité par le marquis de Girardin. On y redécouvre le célèbre penseur sous des aspects parfois méconnus : botaniste, musicien…

 

 

L’orangerie

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A proximité du château se trouve les écuries et l’orangerie utilisées actuellement pour des ateliers des parfums ou des réceptions (un mariage se préparait le jour de notre visite).

 

 

 

La roseraie

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Derrière l’abbaye et la chapelle, tout au fond du parc et cachée par des murs crénelés se trouve une superbe roseraie. Ce mur d’enceinte a été réalisé au XVIème siècle par l’architecte de la Renaissance Serlio et l’entrée de la roseraie se fait toujours par la grande porte en pierre.

Au moment de notre visite (début juillet) les fleurs étaient encore nombreuses. Il y aurait près d’une centaine de variétés dans cette roseraie avec des couleurs et des senteurs qui s’apprécient dès la floraison début juin. D’ailleurs chaque année à cette période se déroule la fête de la rose.

 

 

 

Chaque année, le deuxième week-end de juin (lorsque le floraison de la roseraie est la plus intense), le domaine organise les Journées de la Rose, un rendez-vous incontournable pour les jardiniers amoureux de cette fleur. Cette journée rassemble plus de 150 exposants venus de toute la France avec pour thème en 2021 : « La Bande Dessinée ». Des rosiéristes, des pépiniéristes, des horticulteurs, des fabricants de décoration de jardins, des paysagistes, ils viennent nombreux pour partager leur expérience et leur passion en distillant leurs conseils et astuces à tous les jardiniers experts, amateurs ou néophytes.

 

 

La roseraie de Chaalis est un « jardin remarquable ». Elle est installée au Nord du domaine, dans un point plus bas et plus humide, cachée derrière des murs de la Renaissance.

La roseraie est organisée selon un schéma classique de potager avec quatre carrés de pelouse bordés par des plates-bandes et divisés par deux allées.   Au croisement des allées, trône une élégante vasque italienne du XVe siècle en marbre rose et d’époque Renaissance acquise par Nélie Jacquemart-André. L’ensemble couvre une surface d’environ 3 500 m2, avec un réseau d’allées de 850 mètres.

Une des allées est couverte d’arceaux, des bancs de pierre ont été placés à l’ombre d’un mur permettent aux visiteurs de s’attarder dans le jardin. L’un d’eux est abrité sous une tonnelle de roses.

Le parc

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Informations pratiques

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Sur place, vous trouverez également un atelier des parfums, organisé par le service pédagogique de Chaalis avec la participation d’Yves Rocher et un jardin aromatique. Les ateliers des parfums permettent de découvrir les fragrances et de réaliser des eaux de parfums que l’on peut emporter chez soi.

 

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Nous avons découvert l’abbaye de Chaalis lors d’un reportage avec l’office de Tourisme de Chantilly-Senlis.
Comme pour chaque séjour, nous en avons profité pour visiter la région et ses sites culturels afin de vous ramener quelques images, informations pour les partager avec vous sur mon blog voyage. 

Un merci tout particulier à M. Jean-Marc Vasseur pour la visite du lieu,
Merci à Laëtita et Peggy.