Un week-end à Gandia – Espagne
Après notre découverte de Valence nous restons en Espagne et nous prenons la direction du Sud pour passer quelques jours à Gandía.
Située sur la Costa de Valencia, au sud de Valence, Gandía est aujourd’hui une importante station balnéaire où les immeubles s’élèvent face à une immense plage de sable fin. La ville est également connue pour son port, sa « fideuá » (une paella où l’on remplace le riz par des petites pâtes fines), son palais ducal, sa collégiale mais aussi les falles (ou fallas) qui ont lieu chaque année au mois de mars. Malheureusement j’ai raté cet événement à 2 jours près… il me faudra y retourner !
Que voir, que faire à Gandía ?
Suivez le guide !
Localisation & Histoire
Gandía se trouve à une heure (70 km) au sud de Valence, sur la costa blanca. Avec son immense plage de plus de 5 km d’un côté et les montagnes de l’autre, Gandía est l’une des destinations les plus attractives de la région.
Ancienne ville ducale, la ville a hérité d’un riche passé avec son palais ducal, sa collégiale et son ancienne université. Ses fêtes, dont certaines classées d’intérêt touristique comme les falles, et sa gastronomie (typique de la région de Valence), sont les autres attraits de Gandía.
L’été la ville est très fréquentée par les Madrilènes et les touristes étrangers qui viennent profiter de la côte méditerranéenne. Le climat y est agréable en toute saison et il faisait 20 ° lors de mon séjour en mars.
Que voir, que faire à Gandía
La collégiale de Santa Maria ou Seu de Gandía
La Collégiale Sainte-Marie est une imposante église qui se trouve en plein cœur de Gandia, sur la plaça major où l’on peut aussi observer l’hôtel de ville. L’édifice est un incontournable de la ville et un bel exemple de l’architecture gothique valencienne des XIVe et XVe siècles. C’est une ancienne mosquée arabe devenue église, jusqu’en 1499, lorsque le Pape Alexandre VI l’a élevée au rang de collégiale.
Déclarée « Monument Historique Artistique National » en 1931 elle sera malheureusement incendiée pendant la guerre civile espagnole. Cet incendie détruit une grande partie du chœur. C’est une lourde perte pour la ville qui se décida à la restaurer pendant les années 1940.
La restauration de ce monument fait encore polémique aujourd’hui puisque le chœur, l’intérieur de la collégiale et son aspect extérieur ont largement été modernisés comme on peut le voir sur la première photo avec le mur de brique à droite.
Il semblerait qu’à cette époque la notion de patrimoine était encore un peu obscur et on se souciait peu de restaurer les monuments en respectant leur histoire. A noter également que dans cette restauration le clocher s’est retrouvé détaché et isolé de la structure principale de près d’1 m !
De l’extérieur l’édifice est massif, sobre et austère. Il y a assez peu d’ouvertures même si on remarque la belle rosace au-dessus de la porte des Apôtres sur la place du même nom. L’unique nef, couverte par une voûte en ogives, comprend cinq travées des chapelles latérales entre les gros contreforts et un presbytère rectangulaire.
Elle a deux portes, l’une qui donne sur la Plaça major, et l’autre dite porte des Apôtres est un petit bijou que l’on doit à Damian Forment, précurseur de la Renaissance en Espagne.
L’intérieur de la collégiale
La plaça major
La mairie de Gandía
Elle fut édifiée en 1778, en opposition à l’ancien lieu de pouvoir, le Palais Ducal. La façade fut pensée et construite dans le plus pur style néoclassique, correspondant au courant de l’époque. L’ensemble est terminé par une balustrade sur laquelle reposent quatre bustes en pierre, représentant les quatre vertus cardinales dont doivent faire preuve ceux qui gouvernent : la prudence, la justice, le courage et la tempérance. Seule cette façade a été conservée lors de la reconstruction de l’édifice en 1982.
Le palais ducal
Le Palais ducal des Borja, déclaré bien comme d’intérêt culturel depuis 1964, est l’un des exemples d’architecture civile les plus emblématiques et les plus importants du patrimoine architectural de la région de Valence. C’est bien évidemment un incontournable pour un passage dans la région, surtout quand on aime l’Histoire.
Le palais se trouve au cœur de la ville, à deux pas de la plaça major, de la collégiale Sainte-Marie et de l’hôtel de ville (ajuntament). Bordé par le fleuve Serpis, dont le lit de fleuve est souvent à sec, le palais a été construit au XVe siècle puis restauré et transformé par les Jésuites.
Construit dans un style gothique, le palais était au début la propriété des membres de la Couronne d’Aragon et ce jusqu’en 1485. C’est à cette date que le cardinal Rodrigo de Borja, natif de la ville de Xativa toute proche et futur Alexandre VI acheta le duché de Gandia pour ses descendants, établissant ainsi une dynastie de ducs qui se succédèrent jusqu’au dernier du nom en 1740.
Le palais gothique connaît au fil des siècles de nombreuses transformations ajoutant des éléments de la Renaissance, du baroque avant d’être délaissé de 1740 à 1890, date à laquelle les Jésuites, attachés à ce palais où était né San Francisco de Borja (membre de la célèbre famille plus connue sous le nom de Borgia), rachètent le bâtiment.
Visite du palais
L’extérieur du palais côté rue peut sembler un peu austère. Quand on passe devant l’édifice et que la porte est fermée on a du mal à imaginer ce qui se cache derrière ces hauts murs appuyés sur l’ancienne muraille de la ville aujourd’hui disparue.
La cour des Armes
La porte passée, on aborde la cour d’Armes autour de la quelle s’articulent les différentes parties du palais : en face de nous se dresse l’escalier et le perron d’honneur, sur la gauche les anciennes écuries et sur la droite les dépendances réservées aux domestiques.
Le Salon des Couronnes
La première salle visitée est le Salon des Couronnes, réaménagée au XVIe par Francisco de Borja afin d’en faire une salle d’audience. Le plafond en bois à caissons est remarquable et comporte des couronnes doubles qui ont donné son nom à ce salon.
Sur les murs de la salle on retrouve des tableaux qui retracent la vie de Saint François de Borja. La phrase écrite en latin dans la frise sous le plafond édicte: « Hâtez-vous de comprendre que seul sera couronné celui qui combat selon la loi.«
Dans cette première pièce on peut aussi observer les carreaux de céramique qui ornent la partie inférieure des murs et encadrent les portes. Ces carreaux de céramique m’ont beaucoup fait penser aux azulejos du Portugal et en particulier ceux que j’ai pu observer à Lisbonne lors de notre road trip de 10 jours en 2017.
La Chapelle néogothique
En poursuivant la visite nous arrivons dans l’ancien bureau de François de Borja, transformé en chapelle au XIXe siècle. La décoration de cette pièce est remarquable et notamment sa voûte bleue, toute étoilée et qui comporte 4 séraphins. Sur les murs on peut voir des représentations des saints.
La sainte Chapelle
En quittant la chapelle néogothique on arrive dans une seconde chapelle dite la Sainte Chapelle. C’est une pièce de petite taille, oratoire privé de François de Borja. Les murs sont décorés de grisailles qui ont fait l’objet de restauration tandis que le sol est recouvert d’un superbe parquet marqueté.
La galerie ouverte
Nous poursuivons ensuite la visite en passant dans la galerie ouverte sur la cour des armes. Sur ses murs sont exposés des échantillons des carreaux originaux datant des XV-XVIèmes siècles et qui faisaient partie du décor des salons du palais. Il n’en reste que des fragments qui témoignent de la beauté de ces pièces.
La Chambre de la Duchesse
Selon la tradition, c’est dans cette pièce que naquit Saint François, le 28 octobre 1510.
Le salon des Aigles
Le Salon des Aigles jouxte la Chambre de la Duchesse. Son nom vient de l’énorme frise dorée sous plafond qui représente de la végétation et ce volatile les ailes déployées
La Galerie Dorée
En fin de visite nous arrivons dans la plus belle des pièces du palais : la galerie dorée. Ici plusieurs pièces se succèdent et rivalisent de dorures. Cette galerie baroque spectaculaire fut construite à la demande du X° duc, Pascal François de Borja, en commémoration du centenaire de la canonisation de Francisco, le saint de la famille.
La décoration est somptueuse tout au long des 5 pièces qui composent cette galerie. Séparées par des portiques en bois partiellement escamotables, elles comportent des plafonds peints, des dorures, des moulures. Chaque pièce porte un nom, comme la salle des Armoiries, celle de la Sainte Famille…
Tout au bout de la galerie, la Salle du Ciel et de la Terre conserve l’un des meilleurs assemblages de céramiques baroques valenciennes. Disposés en cercles, 1500 carreaux de forme trapézoïdale (afin de passer du plan quadrangulaire au plan circulaire), représentent les 4 éléments, feu, air, eau et terre avec au centre, le soleil.
La terrasse de la galerie dorée
Depuis la galerie dorée on peut rejoindre la terrasse qui offre une vue sur le pont et sur le fleuve mais aussi sur la façade richement décorée ce de côté.
La vue depuis la terrasse
Tarifs :
– Adultes : 8 €
– Tarif réduit : 4 €
L’ancienne université
Celui qui allait devenir Sant Francesc de Borja créa en 1549 une Université qui comprenait : des cellules, un réfectoire, une infirmerie, des bureaux, des salles de classe, une académie et une église. On y dispensa un enseignement universitaire jusqu’en 1767, année où l’on décréta l’expulsion des Jésuites. En 1806, les frères des écoles pieuses prirent possession de l’édifice.
La place sur laquelle elle est implantée possède un ensemble de sculptures à l’honneur de la famille Borja.
La carrer major, la rue commerçante
Le pont sur le fleuve Servis
Balade dans les rues du centre-ville
Le port
Le port de Gandia est facilement reconnaissable grâce à ses grands hangars numérotés. Devant son amarrés de nombreux bateaux qui attendent le prochain départ pour la pêche ou pour transporter des marchandises. La zone portuaire présente des installations modernes comme le club nautique, où se rendent les amateurs de planche à voile, de navigation à voile et de plongée sous-marine. Des deux côtés du port, se déploie un littoral long d’environ cinq kilomètres de plages de sable fin et doré.
La promenade du port
Le port de plaisance
Les animaux du port
La plage de Gandia
La playa Norte, une plage bordée d’un front de mer spacieux et très fréquenté, est facile d’accès et pourvue d’infrastructures en tout genre, comme un poste de location de matériel nautique. Les hôtels, les restaurants, les discothèques et les terrasses confèrent à cette zone une ambiance très animée, surtout la nuit.Ceux qui préfèrent une ambiance plus intime se rendront de préférence au nord de la côte, où se niche entre les dunes la plage nudiste de L’Ahuir, une plage longue de deux kilomètres.Au sud du port, nous trouvons deux autres plages : Venecia et Rafalcaid. Entourées de jolies petites dunes, ces deux plages forment le décor naturel idéal pour une baignade paisible.
Coucher de soleil sur le port
La gastronomie et les fêtes
La fideua est la spécialité la plus appréciée à Gandía. C’est un plat qui ressemble à la paella, avec des petites nouilles à la place du riz. D’autres spécialités locales se basent sur le riz, que l’on accommode de plusieurs façons comme l’arroz negro (ou « riz noir » : plat de riz aux calmars cuits dans leur encre) et la célèbre paella originaire de Valence.
Parmi les fêtes il y a bien sûr les Fallas, qui se déroulent du 15 au 19 mars, la Semaine Sainte, qui a lieu entre mars et avril ou encore la nit de la Sant Joan (la St Jean) qui se fête le 23 juin. Signalons aussi la Fira i Festes en l’honneur de San Francisco de Borja et qui ont lieu entre fin septembre et début octobre.
Informations
Météo : Gandía offre une belle parenthèse ensoleillée avec ses 300 jours de soleil par an, de quoi faire rêver. En été les températures moyennes tournent autour des 30 degrés alors que l’hiver reste doux avec ses 15°C. Au mois de mars lors de mon séjour les températures variaient entre 15 et 20° et du soleil tous les jours !
Quand y aller ? Les mois d’avril, Mai, Juin ainsi que Septembre et Octobre sont parfaits du fait des températures agréables et d’une fréquentation moins importante qu’en juillet/août. L’été les médrilènes et les touristes étrangers viennent profiter de la plage et la population triple comme dans beaucoup de stations balnéaires.
Se rendre à Gandía
L’aéroport le plus proche de la ville se trouve à Valence qui est très accessible puisqu’elle se trouve à 1h en train (15 € l’aller/retour). Vous pouvez aussi prendre un taxi mais cela vous coûtera entre 60 et 90 €. L’autre option est de louer une voiture pour visiter la région mais un conseil EVITER GOLDCAR !!!
Le mot de la fin
Après avoir découvert une grande partie de l’Espagne il restait une région où je n’étais pas encore allée… la région de Valencia. Ce séjour de quelques jours entre Valence et Gandía m’a donc permis de la découvrir pour la première fois.
J’y ai apprécié sa douceur de vivre, ses températures très douces en hiver, sa gastronomie, la gentillesse des habitants. Je ne vous cache pas que ce n’était pas forcément une destination qui m’attirait particulièrement en Espagne où j’ai plutôt tendance à aller soit vers l’Andalousie soit en Catalogne que j’affectionne tout particulièrement mais finalement hors saison c’est une région agréable. Comme beaucoup j’avais une image d’une côte très bâtie et très (trop) touristique pour moi. Quand je voyais des images de la côte du côté de Valence, Gandia, Dénia, Benidorm… j’avais l’impression que la région était envahie par le tourisme de masse et ses infrastructures. Même si je n’ai pas eu le temps de découvrir la campagne autour de Gandia et Valence j’ai eu l’occasion de la traverser en train et en voiture et j’espère avoir l’occasion d’en découvrir un peu plus lors d’un nouveau séjour avec Maxime… qui sait, peut-être pour un tour d’Espagne !
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Un merci tout spécial à toute l’équipe de Tirant lo Blanc,
Moltes Gràcies per aquesta meravellosa setmana !
2 réponses
[…] Janvier : Guadeloupe, Oléron, Vendée Février : Jersey, Marrakech, Gandia et Valence Mars : île madame, Noirmoutier, golfe du Morbihan, île aux moines Avril : […]
[…] les terres a donné son nom au port situé à 4 km de là. Les deux sont étroitement liés comme Gandía et Gandía playa au sud de Valence. Il n’était pas rare de construire les villes à l’écart du […]