VIENNE | Montmorillon, sous le soleil
L’an dernier nous avons eu le plaisir de découvrir une des plus jolies villes de la Vienne : Montmorillon, la cité de l’écrit et des métiers du livre. Malheureusement la météo n’était pas avec nous et c’est avec le parapluie et sous la pluie que nous avions parcouru la ville haute et la ville basse. Cette année nous avons profité d’un magnifique week-end ensoleillé pour redécouvrir la ville et vous ramener quelques photos.
Partons explorer Montmorillon,
une des plus belles villes de la Vienne.
ARTICLE 2019 >
VIENNE | Montmorillon, la Cité de l’Ecrit et des métiers du livre
LOCALISATION & HISTOIRE
Montmorillon se situe dans le département de la Vienne, à 50 km au sud-Est de Poitiers et à « mi-chemin » entre Limoges (90 km au sud) et Tours (130 km au Nord).
Les origines de l’occupation humaine à Montmorillon remontent à 15 000 ans, lorsque les chasseurs-cueilleurs s’installent dans un abri-sous-roche situé aujourd’hui près de l’actuel Centre aquatique. La ville conserve ensuite peu de traces de son existence pendant l’antiquité.
Elle est citée pour la première fois à la fin du XIe siècle, dans une charte qui cite le seigneur de Montmorillon : Ramnulfe. A cette période la ville connaît un essor rapide et les édifices religieux se développent.
Toutefois, dès le XIIe siècle, des conflits apparaissent entre les comtes de la Marche et ceux du Poitou, et Montmorillon devient une place-forte frontalière. Le ville et le château construit pour surveiller le passage de la Gartempe se fortifient. Devenue ville royale au XIIIe siècle, Montmorillon connaît de nombreux possesseurs jusqu’à la ruine du château au XVIe siècle.
Une période faste fait suite aux Guerres de Religion, avec la reconstruction de la Maison-Dieu, le développement des foires et l’implantation au XVIIIe siècle de nombreux hôtels particuliers pour les familles nobles de la Ville.
A la suite de la Révolution, Montmorillon devient une sous-préfecture et lance de grands travaux d’aménagement : un boulevard remplace les anciens remparts, un pont neuf est construit, le tribunal… Le quartier médiéval, qui fut le cœur de la ville pendant plusieurs siècles, est un peu délaissé avant de revivre à partir des années 2000 et de devenir « une Cité de l’Écrit et des Métiers du Livre ».
QUE VOIR, QUE FAIRE
LES INCONTOURNABLES DE MONTMORILLON
Montmorillon est une halte obligatoire pour toutes les personnes qui visitent département. La ville est devenue incontournable grâce à son statut de « cité de l’écrit et des métiers du livre » et grâce à son patrimoine :
✶ Le tribunal
✶ le pont médiéval
✶ l’église Notre-Dame, sa crypte et ses peintures murales du XIIe siècle
✶ la chapelle Saint-Laurent
✶ les hôtels particuliers
✶ la Maison-Dieu
✶ la lanterne des morts
✶ l’octogone (chapelle funéraire du XIIe siècle, presque unique en Europe dans cette forme octogonale)
✶ le musée de l’Amande et du Macaron
✶ le musée de la machine à écrire.
L’ancien tribunal
Après 3 week-ends à Montmorillon nous commençons à connaître un peu la ville. On se rend donc directement sur la place du maréchal Leclerc, la place principale où se trouve l’office de tourisme. Il n’y a personne ce samedi dans les rues de Montmorillon. On se gare sur la place pour aller faire quelques photos.
L’office de tourisme de Montmorillon est installé dans l’ancien palais de justice, bâti dans les années 1860 au moment où la municipalité entamait de vastes travaux d’aménagement urbain. Les lignes néoclassiques de l’édifice rappellent symboliquement le temple gréco-romain.
Au moment de sa construction le tribunal était entouré de maisons insalubres et de ruelles étroites qui ont progressivement été détruites pour donner naissance à la place du marché où se trouvait des halles métalliques aujourd’hui disparues.
La ville basse
Quand on visite Montmorillon on se rend compte que la ville est divisée en deux zones : la ville basse et la ville haute (quartier médiéval ou quartier du Brouard). Nous avons commencé nos découvertes par la ville basse et ses ruelles.
Cette partie de la ville se trouve sur la rive droite de la Gartempe. C’est là que se trouvent les commerces de proximités (pharmacie, boulangerie, cafés, la poste, banques…) mais on y trouve aussi la meilleure adresse de la ville : LE LUCULLUS et le musée de l’amande et du Macaron.
Quelques portes de Montmorillon !
La vue sur l’église Notre-Dame depuis la ville basse.
Les boutiques
Dans la ville basse il y a quelques boutiques, cafés et restaurants. J’ai eu un coup de cœur pour la jolie boutique : « A pas de Lou ». Si vous cherchez des idées cadeau, déco… il y a plein de choses adorables ! Et cette vitrine en bois est superbe <3
La Gartempe
Les deux parties de la ville sont séparées par une rivière : la Gartempe. Elle coule dans 5 départements : la Creuse, la Haute-Vienne, la Vienne, l’Indre et l’Indre-et-Loire, sur une distance de 204 km. C’est cette rivière que l’on retrouve devant les jardins de l’abbaye de Saint-Savin, classée au patrimoine mondial de l’Unesco et que je vous présentais dans un précédent article : L’abbaye de Saint Savin, la « Sixtine de l’époque romane ».
La prochaine fois que nous irons à Montmorillon, nous embarquerons le canoë pour découvrir la ville et la Gartempe autrement.
Le vieux pont
Pour rejoindre la cité de l’écrit et des métiers du livre qui se trouve dans le quartier médiéval de la ville haute il faut traverser le pont médiéval. Un pont sur la Gartempe à cet endroit a d’abord été signalé au XIIe siècle mais le pont que l’on voit aujourd’hui daterait de la fin du XIVe / début du XVe siècle.
Sur le pont d’Montmorillon
On y danse, on y danse…
Sur le Pont d’Montmorillon
On y danse tous en rond !
La vue sur le pont depuis l’église Notre-Dame
La cité de l’écrit et des métiers du livre
Sur le pont on trouve d’anciennes presses qui rappellent l’histoire de la ville et son statut de cité de l’écrit et des métiers du livre. Il y a également des panneaux d’indication dans les rues qui nous donnent des renseignements sur les livres, la fabrication du papier… Il y a aussi un clin d’oeil à Régine Deforges.
L’église Notre-Dame et la lanterne des morts
Surplombant le quartier médiéval et la Gartempe, l’église Notre-dame daterait du XI-XIIe siècles. Cette église romane endommagée pendant les guerres de religion a longtemps été délaissée avant d’être restaurée au XIXe siècle et classée monument historique en 1862.
Malheureusement nous n’avons pas pu visiter cette église et sa crypte car elle est actuellement fermée à cause d’un affaissement qui nécessite des travaux importants pour assurer la stabilité de l’édifice. C’est bien dommage car cette église et sa crypte se trouvent sur l’itinéraire de la vallée des fresques. Elle possède dans sa crypte un décor peint remarquable et classé, datant du XI-XIIe siècles.
Le quartier médiéval : la cité de l’écrit et des métiers du livre
Montmorillon est aujourd’hui connue pour être la cité de l’écrit et des métiers du livre. Ce n’est pas la seule commune à avoir fait ce choix puisque l’on retrouve une cité du livre à Bécherel (35), à Montolieu (11)… mais aussi au Pays de Galles, en Belgique…
La ville a une longue histoire avec les livres et le papier. Au XVIIIe siècle, il y avait à Montmorillon de nombreux moulins à papier le long de la Gartempe. Ces moulins ont malheureusement tous disparus aujourd’hui. La ville fut ensuite renommée pour ses affiches Rossignol, bien connues des instituteurs et des élèves des années 50 et 60 (pour les livrets pédagogiques et les cartes murales). Lorsque l’on se promène sur le pont médiéval on peut encore voir de vieilles machines.
C’est grâce à l’écrivain Régine Deforges, native de Montmorillon, que la ville va s’affirmer comme la cité de l’écrit. En 1990 elle organise le premier salon du livre. Le quartier médiéval (un peu oublié) est racheté, réhabilité et rénové pour accueillir des boutiques et des ateliers tournés autour des métiers du livre : bouquinistes, calligraphes, illustrateurs…
Le musée de la machine à écrire et à calculer
Dans la cité de l’écrit, une exposition permanente et gratuite autour des machines à écrire et à calculer invite les visiteurs à se remémorer ce patrimoine industriel grâce à plus de 200 machines. La visite est gratuite.
On peut même se rappeler des souvenirs en testant les machines
à écrire laissées à disposition des visiteurs.
Le quartier médiéval
C’est dans le quartier du Brouard que l’on peut retrouver les bouquinistes et les artistes de la ville dans leurs jolies boutiques aux devantures colorées en bois. Malheureusement à cause du Covid certaines boutiques étaient fermées lors de notre visite.
Toc toc toc
La vue sur la ville basse
A côte de l’église (sur la gauche) une esplanade permet d’avoir une vue sur la ville basse, la Gartempe et sur le chevet de l’église.
La dernière fois que nous sommes venus il nous manquait la visite de 4 incontournables de la ville : le macaron, la maison-Dieu (hôpital-monastère), l’octogone et la chapelle Saint-Laurent. Grâce à Daniel nous avons pu les découvrir et vous ramener quelques photos ! Merci à Cath Mam et Daniel pour l’invitation !
L’ancien hôpital
Sur les hauteurs de la ville il y a un monument qui ne passe pas inaperçu : c’est la maison-Dieu. Ce monument fondé au XIème siècle avait pour vocation l’accueil des pèlerins et des malades. Il connaît un essor exceptionnel jusqu’au XVIème siècle, puis est repris par les Augustins réformés de Bourges qui construisent, au XVIIème siècle, les bâtiments conventuels de style classique que nous pouvons voir aujourd’hui.
En 1807 la Maison-Dieu est transformée en Petit Séminaire avant de devenir un EPHAD en 1969 et de fermer ses portes en 2009. Ces dernières années un projet prévoyait le développement d’une école internationale de cuisine « l’institut Robuchon ». Malheureusement le projet est en suspens depuis des années et les bâtiments attendent toujours de revivre…
La vue sur la ville depuis la maison-Dieu
Le chauffoir du XIVème
L’octogone
Les bâtiments de la Maison-Dieu se composent d’un Octogone datant du XIIème siècle et dont le plan octogonal rappelle le Saint-Sépulcre de Jérusalem. Ce monument est en réalité une chapelle romane cimétériale, l’ossuaire se trouve sous le monument. Diverses sources font état, à l’endroit même de l’Octogone, d’un lieu déjà sacralisé, sous la Gaule romaine, voire à des périodes antérieures. Ce passé a fait naître nombre de légende, l’une d’elle affirmant que le site servait aux sacrifices humains… drôle d’idée !
A l’intérieur l’octogone se compose de deux espaces superposés. La salle haute était le lieu réservé au culte des défunts et la salle basse, l’ossuaire, conservait les ossements des chrétiens. Au centre de la chapelle, un oculus (un trou protégé par une grille) ouvrait directement sur l’ossuaire. En passant le pas de la porte nous sommes étonnés de nous retrouver face à un nouvel escalier. Le monument est classé monument historique depuis 1840.
La chapelle Saint-Laurent
La Maison-Dieu est aussi pourvu d’une chapelle romane fondée au XIIème siècle et dédiée à Saint-Laurent. L’église présente une façade remaniée au XVIIème siècle et une frise sculptée représentant l’Enfance du Christ ainsi qu’un clocher octogonal surmonté d’une flèche en pierre ouvragée. L’intérieur est paré de peintures murales du XIXème siècle qui s’adresse aux petits séminaristes en vue de leur mission future
Ses éléments les plus remarquables sont constitués par la frise sculptée de la façade occidentale évoquant des scènes d’enfance du Christ, le portail « limousin », le clocher octogonal.
La chapelle Saint-Laurent – intérieur
L’église présente aujourd’hui un plan en forme de croix latine, résultant de plusieurs campagnes de construction et de restauration. Quand on entre dans la chapelle la première chose qui marque ce sont les fresques et les couleurs.
Ces fresques très vives ne datent pas du XIIème siècle comme les fresques de Saint-Savin, classées au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ici, elles sont bien plus récentes et datent du XIXème siècle. C’est à partir de 1860 que le vaste décor de peintures est commencé. L’objectif de ces peintures était avant tout pédagogique puisqu’elles devaient servir aux élèves du petit séminaire, en vue de leur future mission.
La coupole, une version très moderne !
Les images rappellent les fondements de l’Eglise, évoquent le sacerdoce et jouent un rôle d’exemple pour les jeunes séminaristes. Ces peintures très éclectiques s’inspirent des styles des siècles passés tout en les réinterprétant.
Les vitraux, entre style ancien et modernité
Les macarons
Montmorillon est également réputée auprès des gourmands pour sa spécialité de macarons, présent dès le XVIIe siècle. La maison Rannou-Métivier perpétue la tradition depuis 5 générations et vous invite à découvrir la culture de l’amandier et la fameuse recette du macaron dans son musée, juste au-dessus de la boutique (boulevard de Strasbourg). Cette année, en 2020, la maison fête ses 100 ans !
On s’était promis de goûter les macarons à notre prochain passage dans la ville et bien c’est désormais chose faite grâce à Nathalie et Daniel. Souvenez-vous, c’est chez eux que nous avions dormi l’an dernier dans leur jolie cabane (ARTICLE > Week-end en cabane à Montmorillon). Comme nous étions de passage dans le département ils nous ont gentillement proposé de prendre un café avec eux et Daniel nous a guidé pour découvrir la ville haute (merci !).

Retour à la cabane, 1 an après !
NOS BONNES ADRESSES
Où manger à Montmorillon ?
Si je devais vous conseiller un restaurant à Montmorillon, ou même un restaurant en Vienne ce serait le Lucullus ! Nous avons découvert ce restaurant l’an dernier et on en garde un EXCELLENT souvenir ! De l’entrée au dessert, on s’était régalés et croyez-moi, c’est une adresse que l’on n’oublie pas !
Le Lucullus
4 boulevard de Strasbourg
86500 Montmorillon
+33 5 49 84 09 09
Où dormir ?
Pour dormir dans ce charmant village de caractère et découvrir le sud du département nous avons l’adresse idéale pour vous ! Deux possibilités s’offrent à vous : soit une chambre décorée avec goût dans la maison d’hôtes de Nathalie et Daniel à 1,5 km du centre-ville (à partir de 60 € la nuit avec petit déjeuner) ou bien une NUIT INSOLITE dans leur jolie cabane (indépendante et tout confort) en pleine nature (à partir de 75 €/la nuit avec un minimum de deux nuits) !
Chambres d’hôtes de la LOGE
La Loge Monteil
86500 Montmorillon
info@chambres-hotes-la-loge.com
05 49 91 33 11 06 06 56 06 07 06 06 56 06 18
Pour vous faire une idée voici quelques photos mais
vous retrouverez mon reportage complet > ICI !
Cette année nous sommes passés faire un coucou à Nathalie et Daniel !
Cette cabane respire le bonheur 😉
FIN
Pour voir ou revoir les articles sur le département de la Vienne
rendez-vous dans la rubrique
POITOU-CHARENTES
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Nous remercions très chaleureusement Nathalie et Daniel pour leur invitation.
Merci à vous deux pour la visite, le café et les macarons.
Au plaisir de vous revoir.
TRES BEAU REPORTAGE MERCI POUR LES PHOTOS ET LES COMMENTAIRES QUI SONT EXCELLENTS DE MA VILLE D4ENFANCE
Une très belle ville pour grandir ! Merci pour votre message, c’était un plaisir pour moi de faire un reportage sur Montmorillon.
Bonjour
Moi qui ai vaincu mon enfance dans le nord de la Vienne, je ne connais pas cette ville, cela donne vraiment envie d y faire un séjour , merci pour ce beau reportage