LUXEMBOURG | Jour 4 > Visite du MUDAM
J’imagine que vous êtes comme moi, lorsque l’on prépare un voyage il y a toujours une liste d’incontournables que l’on veut à tout prix voir pendant son séjour. Bien que la visite du MUDAM n’était pas prévue dans notre Grand Tour du Luxembourg avec l’Office de tourisme, nous avons trouvé le temps d’y aller car il était impossible pour moi de quitter Luxembourg-ville sans y avoir mis les pieds !!
Si vous aimez l’architecture et l’Art, vous devez impérativement aller au MUDAM. Si vous n’aimez pas spécialement l’Art contemporain alors sachez que la simple visite du bâtiment vaut à elle seule le déplacement !
Suivez-moi, je vous emmène découvrir le MUDAM
MUsée D’Art Moderne du Luxembourg.
LOCALISATION
Le musée d’Art moderne Grand-Duc Jean (ou Mudam) est un musée luxembourgeois dédiés aux arts modernes, situé dans le quartier du Kirchberg, à Luxembourg-ville. Pour vous aider à situer voici ma carte des incontournables de la capitale :
Le MUDAM se trouve face à la ville haute, le cœur historique de Luxembourg-ville, de l’autre côté de la vallée de l’Alzette. Il a été installé sur les anciennes fortifications du fort Thüngen sur le plateau de Kirchberg, au Nord-Est de la ville.
Ce quartier est aussi connu pour être le quartier des affaires en rassemblant les places financières, la cour européenne de justice, le Parlement européen, le Philharmonie… Le Kirchberg est relié au centre-ville via le pont Grande-Duchesse Charlotte qui enjambe la vallée de la rivière Alzette. Il est appelé plus communément le pont rouge, à cause de la couleur de l’anti-rouille qui recouvre le pont depuis sa construction.
Le MUDAM
Le MUDAM (Musée d’Art Moderne) a été impulsé par le gouvernement luxembourgeois et en particulier le Premier ministre Jacques Santer en 1989 à l’occasion des festivités des 25 ans de règne du grand-duc Jean. C’est d’ailleurs pour cette raison que le bâtiment porte aussi son nom. Le Mudam est l’homologue luxembourgeois de musées d’art contemporain de renommée internationale comme : le Centre Pompidou (Paris), le Mamco (Genève), le MOMA (New York)…
Il faudra 10 ans avant que les travaux ne débutent en 1999 pour se terminer par l’inauguration en 2006. Le projet, confié à l’architecte Leoh Ming Pei, va être source de nombreux débats et d’oppositions à cause des vestiges de la forteresse dessinée par Vauban et sur laquelle l’édifice sera en partie construit. Les Luxembourgeois sont choqués à l’idée que l’on puisse toucher au patrimoine de la ville et ne souhaite pas que le musée sorte de terre. Après une forte mobilisation, ce n’est qu’à l’occasion de l’année 1995, au cours de laquelle Luxembourg était capitale européenne de la culture, que le projet a été relancé, mais dans un format largement réduit.
D’ailleurs, savez-vous qui est cet architecte Ieoh Ming Pei ?
Son nom ne vous dit peut-être rien pourtant les français ont aussi connu leur lot de controverses et d’opposition à l’un des ses plus célèbres projets : la pyramide du Louvre à Paris !! L’inauguration au public de la pyramide du Louvre a eu lieu en 1989, au moment même où l’architecte est choisi pour concevoir le MUDAM. A ce moment-là il était loin de se douter qu’il allait revivre les mêmes polémiques qu’à Paris avec les Luxembourgeois.
Avant d’entrer, n’hésitez pas à faire le tour du bâtiment qui est une pure merveille. En pierre blanche, en métal et en verre, il intègre parfaitement les remparts. Ici le moderne et l’ancien se mélangent et des années après les débats qui ont agité les protecteurs du patrimoine, tout le monde s’accorde pour dire que ce monument est superbe et il est même devenu une fierté pour la ville (visité par plus de 130 000 personnes par an).
En contrebas du MUDAM vous pourrez voir le Draï Eechelen, vestige du fort qui abrite aujourd’hui un musée qui présente une exposition permanente sur l’histoire du Luxembourg de 1443 à 1903. On peut aussi se promener le long des remparts conçus par Vauban et admirer la ville haute de Luxembourg de l’autre côté de la vallée.
VISITE DU MUDAM
Il fait déjà bien chaud en ce matin de juillet et nous nous dirigeons vers l’entrée du musée (informations pratiques à la fin de l’article pour les horaires et tarifs).
Le Grand Hall
L’entrée du musée est finalement assez discrète, le spectacle commence véritablement lorsque l’on arrive dans le grand hall qui sert un peu de colonne vertébrale à l’ensemble. L‘impression est grandiose avec ces panneaux de verre qui laissent deviner une croix avec des carreaux transparents qui permettent de distinguer au premier plan les remparts, puis Draï Eechelen et la ville haute de Luxembourg. La perspective est impressionnante tout comme les dimensions et les sonorités.
Nous avons eu la chance d’être seuls (ou presque) pour visiter le musée et nous avions la sensation que le lieu avait été privatisé rien que pour nous. Au moment de notre visite en juillet 2021, la ville de Luxembourg avait programmé une série d’événements autour de William Kentridge. C’est d’ailleurs l’artiste qui était mis à l’honneur sous l’immense verrière-cathédrale du grand Hall.
Quatre énormes mégaphones diffusent des musiques de compositeurs sud-africains, dont Hasha, de Nhlanhla Mahlangu, un chant a cappella pour six chanteurs, et Counting Numbers de Philip Miller, un hymne traduit en Xhosa avec des voix de soldats africains emprisonnés à Berlin en 1917, comptant de 1 à 20 en huit langues différentes, du Zoulou à l’Arabe dialectal tunisien. On retrouve là les influences de l’artiste sud-africain William Kentridge.
Dans le grand hall se trouve également un arbre immense prolongé par son ombre, dessinée au sol. Il a été dessiné par les étudiants de l’ESAL à Metz Let Them Think I Am A Tree & Shadow, 2021.
Un peu plus loin dans le musée on retrouve une autre œuvre de l’artiste sud-africain William Kentridge : More Sweetly Play the Dance. Il s’agit d’une procession projetée sur sept écrans ; une sorte de parade sans fin avec des personnages étranges : danseurs, musiciens, squelettes…. qui finissent par disparaître des écrans sur la droite pour renaître quelques secondes plus tard sur la gauche. La frise est longue de 35 mètres d’images qui défilent et nous invitent à entrer dans cette danse macabre. L’installation qui se veut immersive mêle musiques, dessins au fusain, vidéos…
La galerie ouest
Depuis le Hall nous découvrons la galerie ouest avec une exposition de photographies « Enfin seules » (du 1 mai au 19 septembre 2021). L’exposition présente une sélection de plus de deux cents images de la collection Archive of Modern Conflict. Fondée en 1992 à Londres, cette organisation se décrit comme étant « dépositaire des histoires perdues et oubliées que recèle la production photographique passée ». Avec plus de huit millions d’images, elle compte parmi les collections photographiques les plus importantes du monde et est régulièrement présentée au sein d’expositions et de publications.
À travers un ensemble de photographies, Enfin seules pose un regard nouveau sur la représentation du monde végétal, appréhendé dans toute sa diversité. Des images florales, des champignons, des troncs d’arbres, des fougères, des stalagmites ou des aurores boréales investissent l’ensemble des murs de la galerie. Ces panoramas de plantes, de roches et de phénomènes lumineux servent de toile de fond à une sélection de photographies historiques et récentes, aux techniques et aux procédés divers.
La galerie est
Le jardin des sculptures
Dans le jardin des sculptures, les palmiers métalliques de David Zink Yi sont exposés. Il s’agit d’un ensemble de 4 sculptures en aluminium et acier inoxydable, acquises par le MUDAM en 2010. Ces palmiers donneraient presque un air de jardin futuriste, comme une revisite des serres botaniques.
Le pavillon
Après le jardin des sculptures nous passons une passerelle qui permet de rejoindre le pavillon. L’exposition du moment : joints, voids and gaps [vides, intervalles et jonctions] est une exposition de sculptures récentes de Leonor Antunes. À cette occasion, l’artiste portugaise a réalisé une nouvelle installation.
L’œuvre investit le pavillon ainsi que la passerelle de verre par laquelle on y accède. Son installation s’articule autour d’une structure suspendue en acier et cordes tressées qui reprend la forme hexagonale du pavillon et sert de cadre à un ensemble de sculpture de l’artiste.
Travaillant à différentes échelles le nouage, la couture, la broderie ou encore le tissage, elle crée des environnements composés de drapés et de structures suspendues, autoportantes ou grimpantes, formant une chorégraphie visuelle et sculpturale.
Le café et les escaliers pour le 1er étage
Depuis le grand hall on peut rejoindre le café du musée, installé sous une verrière, symétrique au jardin des sculptures. Plusieurs escaliers permettent de rejoindre le 1er étage et le sous-sol où se trouvent d’autres salles d’exposition. L’édifice s’établit donc sur trois niveaux et sur une surface de 4 500m² accessible au public.
Même les rampes de l’escalier du grand hall sont remarquables. On a l’impression qu’elles ont été sculptées dans les parois du mur et s’intègrent à merveille dans cet ensemble architectural. Tout est en pierre Magny doré, une pierre de Bourgogne de couleur miel, extrêmement rare et coûteuse mais l’architecte voulait cette pierre et aucune autre. Très bon choix, c’est tout simplement magnifique !
Le 1er étage
Au 1er étage on retrouve une autre partie de l’exposition consacrée à William Kentridge. Cette partie a été conçue comme un atelier d’artiste. On a presque l’impression d’entrer dans son atelier avec des œuvres en désordre. La sculpture d’un nez, un visage, des planches de dessin, des collages, des vidéos….
On retrouve des petits personnages qui comme sur la vidéo représente une sorte de procession qui mène le visiteur vers la sortie.
Le sous-sol
Nous terminons la visite avec le sous-sol auquel on accède par un magnifique escalier dans le grand Hall. Cet espace est consacré pour 2 ans aux 25 ans du MUDAM et permet de montrer les œuvres acquises au fil des années.
L’accrochage varie au fil des semaines et recense une quarantaine d’œuvres proposant un panorama de l’art contemporain, depuis les années 1960 jusqu’à aujourd’hui. Ce système permet de présenter un nombre plus important d’œuvres en les renouvelant.
INFORMATIONS PRATIQUES
Horaires :
Lundi/jeudi à dimanche : 10h – 18h
Mercredi : 10h00 à 21h00
Fermeture hebdomadaire le Mardi
Tarifs GRATUIT sauf expositions temporaires :
Adulte ➔ 8 €
Mercredi de 18h à 21h ➔ GRATUIT
Groupe (min 15 personnes) ➔ 5 €
Moins de 21 ans & étudiants (-26 ans) ➔ Gratuit
Pour plus de renseignements :
Tél : +352 453785–1
Site internet
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Ce reportage a été réalisé en collaboration avec l’office du tourisme du Luxembourg
que nous remercions très chaleureusement pour leur accueil et leur confiance.