Jour 3 | Le centre de Fuerteventura
Après le Nord de l’île JOUR 1 et JOUR 2, nous changeons de zone et partons explorer le centre de l’île, le long d’une des plus jolies routes : la FV-30. Cette route est parfaite pour les amoureux de road trip : des paysages à couper le souffle, une route qui serpente entre les collines dorées, le plus beau village de l’île : Betancuria et des rencontres insolites avec des petits écureuils tout curieux.
Alors, que voir et que faire dans le centre de Fuerteventura ?
Nouvelle journée qui démarre
Nouveau réveil dans notre résidence Pierre & Vacances. Après le petit déjeuner sur la terrasse avec les hibiscus (plante que j’adoreeeeee), nous hésitons sur la destination du jour. Le ciel est un peu voilé… soit on prend la voiture pour rejoindre le sud (1h45 de route) soit on reste dans le centre de l’île. Finalement nous choisissons la deuxième option et prenons la direction de Betancuria.
Un moulin canarien
Sur notre route nous croisons un autre moulin, différent de celui que je vous ai présenté dans le précédent article. Cette fois il s’agit d’un moulin à 4 pales et la pierre à sa base a été recouverte. Il est surmonté d’une sorte de capuchon en bois, qui tourne à l’aide du gouvernail ou de la queue, pièce guidant les pales dans la direction du vent. La base du moulin est complétée par un mur de pierre sèche, une configuration que l’on retrouve sur de nombreux moulins sur l’île.
▲ ATTENTION ! Ce moulin est privé, de nombreux panneaux invitent les passants à ne pas franchir la clôture (d’où j’ai pris la photo).
La route FV-30
Au programme de notre matinée : arpenter une des plus belles routes de l’île > la FV-30. Cette route qui permet de relier Antigua et Pajara en passant par Betancuria est superbe. De nombreux miradors ont été aménagés pour permettre aux visiteurs de profiter des paysages uniques de l’île sous le vent.
Mirador de Valle de las Cuevas
Premier mirador : no hay monumento ou le mirador de Valle de las Cuevas. Une première statue en bronze s’y trouve mais je n’ai aucun renseignement sur elle.
La vue sur la campagne et les terrasses agricoles, des restanques locales.
Mirador de Morro Velosa
Le mirador de Morro Velosa est un incontournable… par contre quand nous sommes arrivés : la route était fermée ! Nous nous sommes donc garés devant la barrière pour rejoindre le mirador à pied. Une petite route goudronnée nous emmène jusqu’au mirador conçu par César Manrique, l’artiste incontournable des Canaries, originaire de l’île de Lanzarote.
La vue à 360° sur l’île est superbe, c’est l’endroit idéal pour apprécier ce paysage d’une beauté aride.
A plus de 600 mètres d’altitude, le monument construit par Manrique abrite un petit musée et un café.
Mirador de Guise et Ayose
Avant d’arriver à Betancuria nous passons devant le mirador de Guise et Ayose, sur la droite de la FV-30, à quelques mètres du mirador de Morro Velosa. Difficile de le louper grâce aux deux géants qui protègent l’île depuis 2008 :
Les deux statues représentent les deux derniers rois de Fuerteventura : Guise et Ayose. Les deux hommes régnaient chacun sur une partie de l’île. Si on se réfère à la position des statues, Ayose était le roi du sud et Guise le roi du Nord. Elles ont été placées sur ce belvédère, un emplacement symbolique puisque ce site constitue la limite entre le Nord et le Sud de l’île, entre les deux royaumes.
Face à ses statues de bronze je me sentais toute petite. Il faut dire qu’elles sont immenses : 4 mètres de haut. Réalisées par le sculpteur Emiliano Hernandez, elles sont aujourd’hui devenues une image emblématique de l’île. De nombreux touristes viennent pour s’y photographier et d’ailleurs à force… une des mains est polie (enfin surtout le majeur).
Au bord de la route
Betancuria, mon coup de ❤ !
Betancuria est le village le plus charmant et le plus pittoresque de l’île. Établi dans une vallée verdoyante qui contraste avec les paysages désertiques du Nord de l’île, Betancuria a été fondée en 1404 par Jean de Béthencourt, un explorateur normand qui conquit les îles Canaries et Fuerteventura alors aux mains des deux rois dont je vous parlais juste au-dessus : Guise et Ayose.
C’est d’ailleurs l’explorateur qui donnera son nom à la ville d’abord connue sous le nom de « Sainte-Marie de Béthencourt » puis Betancuria.
Jean de Béthencourt avait choisi ce lieu pour des raisons stratégiques puisque la ville était loin de la côte et protégée par les montagnes. Elle était ainsi plus facilement défendable contre les attaques des pirates barbaresques. Elle demeura la capitale de l’île jusqu’en 1834.
Le centre-ville de Betancuria n’est pas immense, impossible de se perdre. Avec ses rues piétonnes et son calme, Betancuria invite à la promenade dans les ruelles pavées, à l’ombre des bougainvilliers et des palmiers. Jetons un coup d’œil sur le plan (et vous verrez que ce n’est pas bien grand juste deux rues 🙂 ) :
Nous sommes arrivés par le Nord et nous avons trouvé une place de parking sur le bord de la route principale. Il faut ensuite rejoindre le village à pied.
Nous avons tout de suite été charmés par la végétation. Après deux jours passés sur l’île nous nous étions habitués à ses paysages désertiques mais en arrivant dans Betancuria on avait presque l’impression d’une oasis au milieu du désert.
La première église Sainte-Marie de Betancuria a été construite à l’arrivée de Jean de Béthencourt dans les années 1420. Cette église sera pillée et incendiée par un groupe de berbères au XVIe siècle et le monument que nous pouvons admirer aujourd’hui date du XVIIème siècle. La porte est monumentale mais malheureusement pour nous, elle aussi était fermée ! Étonnant en ce 25 décembre, jour de la naissance du christ. Bon, par contre l’avantage c’est qu’il n’y avait pas grand monde dans les rues.
L’église blanchie à la chaux domine tout le village et devant elle se trouve une jolie place pavée avec des palmiers et un puits.
Maxime et son nouvel ami !
Les ruelles sont bordées de belles maisons blanches avec des balcons canariens comme on peut en voir sur l’île de Tenerife ou de Gran Canaria. Il y a également de nombreuses portes en bois qui sont superbes, certaines d’entre elles laissent apercevoir les jardins luxuriants qui se cachent derrière elles.
Peu de boutiques et les restaurants étaient fermés ce jour-là…
Pour déjeuner un 25 décembre il ne faut pas faire les difficiles… nous déjeunons à la Sombra, en bas du village (un des rares restaurants ouverts). Le cadre était très sympa, c’était agréable de manger dans la jungle après 2 jours dans le désert.
Ermita de la Virgen de la Peña
Nous reprenons la route et l’ermita de la Virgen de la Peña nous interpelle. Nous faisons une pause… comme à Betancuria l’église est porte close. Peu d’animation dans le village de Vega de Rio Palmas, les voitures passent mais personne ne s’arrête. Le ciel est bien chargé, ce sera compliqué d’avoir un beau coucher de soleil ce soir.
Mirador de Betancuria
Quelques kilomètres plus loin un autre mirador a été installé pour permettre de profiter du paysage. Ce mirador porte deux noms : mirador de Betancuria ou mirador de las Peñitas (en référence au lac en contrebas). Le paysage est superbe mais je ne vous cache pas que toute mon attention a été captivée par un tout autre spectacle :
Sur le mirador quelques écureuils se promènent. Ce sont des écureuils de Barbarie. Cet animal très vif vit en petites colonies alors si vous en voyez un c’est qu’en fait il y en a une bonne vingtaine. Ils aiment les secteurs abrités comme les murs de pierre (comme nous avions pu le voir au volcan Calderon Hondo) ou les carrières où ils peuvent creuser de petits terriers.
L’écureuil de Barbarie se nourrit de fruits ou de graines et s’installent dans les zones où il y a une source alimentaire suffisante (ici très clairement : les touristes). Les premières fois que nous les avons vus nous ignorions totalement qu’ils étaient considérés comme des nuisibles sur l’île. Je savais qu’au contraire au Magreb il y a un vrai trafic avec ces animaux qui sont capturés et revendus (100 euros) pour en faire des animaux de compagnie. Ils souffrent tellement de ce braconnage que l’écureuil de barbarie est en voie de disparition dans certaines régions… ici ils sont capturés pour être tués car ce sont des nuisibles qui détruisent les cultures.
Les écureuils ne sont pas farouches et se laissent très facilement approcher. Ils n’hésitent pas à s’installer tranquillement sur vos genoux, un moment trop adorable. Ils ont de toutes petites pattes délicates et fraîches qu’ils n’ont pas peur de poser sur vos mains pour venir voir si vous cacher quelque chose… bon quand c’est un caillou ils apprécient moyennement, mais ils reviennent quand même car ce sont des curieux. Ils ne sont pas très grands : 20 cm en moyenne pour 300-350 gr.
Les écureuils ont aussi de la compagnie… les corbeaux ne sont pas loin et dès qu’ils les voient ils retournent dans leur terrier !
De la commune de Betancuria à Pajara
Mirador del Risco de las Peñas
Le temps est brumeux et nous ne distinguons plus la mer à l’horizon. Nous arrivons au dernier mirador de la FV-30 et aussi un des plus connus : le mirador del Risco de las Peñas. Devant nous se dressent une multitude de collines ocres, orangées et au creux de la vallée le lit de la rivière avec quelques maisons et fermes qui ponctuent le paysage.
Groberto on the road
Pájara
Pájara est une petite ville tranquille et agricole du centre de l’île. Le nom de la ville vient du mot espagnol « pajaro » ici employé au féminin, en référence aux perdrix que les explorateurs ont découvert à leur arrivée. Bon, je ne vous donnerai pas l’autre signification 😉 ce n’était pas très gentil pour les femmes du village !
Éloignée du tourisme de masse le bourg n’est que traversé par les touristes, peu s’arrêtent ou bien simplement pour jeter un œil à l’église et aux maisons qui bordent la route. Pourtant le village dégage ce charme simple, la douceur de vivre espagnole avec sa place où les habitants viennent échanger quelques mots, un verre en terrasse.
Ajuy, le village
Si nous traversons Pájara c’est pour rejoindre le village côtier d’Ajuy. Avec une centaine d’habitants, le village a gardé son authenticité. Sa plage et ses grottes attirent pas mal de curieux.
Les maisons sont blanches, jaunes, avec les portes et les fenêtres entourées de bleu. Les barques sont déposées devant les maisons, les rues sont en terre, parfois en goudron. Pas de complexe hôtelier ici, pas de chichi ! Nous sommes très loin de la cité balnéaire de Morro Jable.
Ajuy, la plage
La plage d’Ajuy est l’une des plus belles de l’île. Avec son sable noir battu par les vagues, elle offre un paysage incroyable.
La plage de sable noir !
Ajuy, les grottes
Évoquées dans de nombreux guides, sur de nombreuses cartes, les grottes d’Ajuy sont devenues un incontournable sur l’île. Un chemin côtier a été aménagé pour permettre d’y accéder en toute sécurité. Après une courte marche entre les eaux turquoises à gauche et la dune fossilisée à droite, nous arrivons aux grottes.
Cette zone a été classée comme Monument Naturel en 1994 car le site présente un intérêt scientifique exceptionnel. Dans les roches on peut trouver des fossiles d’animaux parfois disparus. Etonnant aussi le niveau de la mer arrivait sur cette zone auparavant, soit 14 mètres plus haut qu’aujourd’hui… ça fait relativiser la montée des océans…
Le site a même servi à la production de chaux pour enduire les murs des maisons et des moulins de l’île comme en témoignent encore les fours que l’on retrouve sur place.
Au bout du chemin on peut apercevoir les grottes qui se dressent face à nous, de l’autre côté de la baie. Nous descendons un petit escalier et nous entrons dans les entrailles de la terre. La vue est impressionnante depuis la grotte, face à nous les falaises et la mer au travers de cette drôle de fenêtre creusée par les éléments.
Ces grottes ont pendant longtemps servi aux pirates pour venir cacher leur butin.
Fin de journée
Fin de journée, nous n’aurons pas de coucher de soleil sur la mer car le ciel est trop chargé mais il change de couleur et c’est magnifique !
Fin de journée
Nous rentrons à l’hôtel pour notre avant dernière nuit… demain nous mettons le cap au sud…
à suivre dans le prochain article.
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CANARIES
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Ce reportage a été réalisé en partenariat avec Pierre & Vacances
qui nous a proposé de tester leur logement à Fuerteventura.
Comme à notre habitude nous restons totalement libres dans nos choix éditoriaux.
Très joli ce reportage! Il résume bien les magnifiques spots de Fuerte Ventura. Pour y être allée moi-même à 2 reprises, je ne m’en lasse pas. Les photos sont superbes!