Chenonceau, le château des Dames
Aujourd’hui sur notre blog voyage on poursuit nos aventures à la découverte des plus beaux châteaux de la Loire. En effet, il y a quelques semaines nous sommes allés voir les couleurs de l’automne dans le Val de Loire et nous avons profité de notre séjour pour le superbe château de Chenonceau !
Le Château de Chenonceau, surnommé le château des Dames fait partie de mes préférés. Chevauchant le Cher avec élégance, il était autrefois un château fort qui fut en partie rasé pour laisser place à ce beau château Renaissance. Au fil des siècles, ses nombreuses propriétaires ont laissé leur empreinte. Le monument a été décoré avec goût par chacune de ses célèbres occupantes : Diane de Poitiers, Catherine Briçonnet, Bohier, Catherine de Médicis, Louise de Lorraine, Louise Dupin, Marguerite Pelouze et Simone Menier.
Bref, c’est un château qui plaît aux Dames
Et vous allez comprendre pourquoi : Suivez-moi !
LOCALISATION & HISTOIRE
✖️ Localisation
Le château de Chenonceau est un château de la Loire situé en Touraine, sur la commune de Chenonceaux (avec un « x »), dans le département d’Indre-et-Loire en région Centre-Val de Loire.
Situé à 30 km à l’Est de Tours, il est construit en partie sur un pont qui traverse le Cher. Cette situation inédite en fait un des plus spectaculaires que l’ont peut visiter dans la région.
✖️ Histoire
Le château féodal
Le premier château édifié à Chenonceau remonte au XIIIe siècle. A cette époque il appartenait à la famille Marques et servait à contrôler le trafic fluvial sur le Cher. Le château est brûlé et rasé durant la guerre de Cent ans. En 1432, le château est alors reconstruit à un autre emplacement. Appuyé au Cher, il délimite un espace presque carré (de 50 x 55 m), terrassé et maçonné, entouré sur trois côtés de fossés d’eaux vives, le Cher fermant le quatrième en isolant le bâtiment.
Ce château féodal est entouré par quatre tours rondes dont ne subsiste de nos jours qu’une seule : la tour sud-ouest connue sous le nom de « tour des Marques ».
Un nouveau château sur le Cher
Au début du XVIe siècle, la famille Marques est en faillite et Thomas Bohier se porte acquéreur du domaine. En 1513 il entame avec sa femme Katherine Briçonnet de nombreux travaux. Ils font rasé l’ancien château des Marques tout en gardant la plate-forme d’origine qui va devenir une esplanade d’accès au nouveau château édifié sur les piles de l’ancien moulin fortifié installé sur le Cher. Des anciens bâtiments il ne reste que la Tour et le puits.
La résidence royale
A la mort des propriétaires, un contrôle des comptes publics met en évidence des détournements de fonds de Thomas Bohier. François Ier impose alors une forte amende à ses héritiers mais ils ne pourront pas payer. Le château devient résidence royale. François Ier très occupé avec Chambord, Fontainebleau ou Villers-Cotterêts ne se soucie pas de Chenonceau.
C’est son fils Henri II qui va offrir Chenonceau à sa favorite : Diane de Poitiers. Elle fait aménager sur la rive droite du Cher, le jardin qui porte son nom. Elle fait ensuite construire un pont reliant le château à la rive gauche afin d’y créer de nouveaux jardins et d’accéder à de plus grandes chasses.
A la mort d’Henri II, c’est Catherine de Médicis qui récupère le château de Chenonceau. Elle ajoute alors sa touche personnelle aux jardins tout en poursuivant les travaux du château en ajoutant un étage à la grande galerie.
Louise de Lorraine reçoit Chenonceau en héritage à la mort de son époux, le roi Henri III. Elle ne se remet pas de la disparition brutale de son mari assassiné en 1589 et fait de Chenonceau, un lieu de recueillement. Louise de Lorraine revêt la couleur du deuil royal et devient la « Dame blanche de Chenonceau ».
Au XVIIIème siècle, c’est Louise Dupin, Dame des Lumières qui devient propriétaire de Chenonceau, acquis par son époux. Elle y reçoit les plus grands érudits, philosophes et académiciens français. En bons termes avec les villageois, elle va permettre de sauver le château durant la Révolution.
Au XIXe siècle, Marguerite Pelouze est la nouvelle propriétaire. Elle fait restaurer le château comme à l’époque de Diane de Poitiers mais un scandale financier entraîne sa ruine et la vente du domaine qui sera acheté par la famille du chocolat : Menier. Lors de la première guerre mondiale, le château est transformé en hôpital militaire où sont soignés de nombreux blessés. Plus tard, durant la seconde guerre mondiale, le château de Chenonceau, par l’intermédiaire de la grande galerie, devient le seul accès à la zone libre. Les propriétaires de l’époque, la famille Menier, va donc faciliter la fuite vers le sud de la France, pas aux mains des nazis.
Aujourd’hui, le château est privé et appartient toujours à la famille Menier. Il accueille de nombreux visiteurs tout au long de l’année, près de 850 000.
Les Extérieurs du château de Chenonceau
✖️ En route vers le château
✖️ Le château
✖️ Un château sur le Cher
Si j’aime particulièrement ce château c’est parce qu’il représente le charme et l’élégance à la française. J’aime beaucoup l’environnement dans lequel il se trouve et le fait qu’il enjambe le Cher. C’est un pont vers l’autre rive, un « poème architectural » !
✖️ Jardin de Diane de Poitiers
La structure de ce parterre (12 000 m2) est inchangée depuis sa création par Diane de Poitiers. Deux allées perpendiculaires et deux autres en diagonale délimitent huit grands triangles de pelouse décorés de délicates volutes de santolines. On retrouve en son centre le jet d’eau d’origine, comme au temps de Diane de Poitiers.
Les terrasses surélevées qui protègent le jardin des crues du Cher sont ornées de vasques et permettent de découvrir des arbustes, ifs, fusains, buis qui rythment les dessins des massifs. Plus d’une centaine d’hibiscus sur tiges y fleurissent en été. Entre ces arbustes, les plates-bandes de fleurs soulignent la géométrie rigoureuse de ce jardin.
L’intérieur du château de Chenonceau*
✖️ L’avant-cour et la tour des Marques
En construisant le château de Chenonceau sur le Cher au XVIème siècle, Thomas Bohier et son épouse Katherine Briçonnet rasent le château-fort et le moulin fortifié de la famille des Marques et n’en gardent que le donjon : la Tour des Marques, qu’ils transforment dans le goût Renaissance. L’avant-cour reproduit le plan de l’ancien château médiéval délimité par les douves.
✖️ La porte d’entrée
En s’avançant vers le château, construit sur les piles de l’ancien moulin fortifié, on découvre la porte d’entrée monumentale. En bois sculpté et peint, elle porte : à gauche, les armes de Thomas Bohier, à droite, celles de son épouse Katherine Briçonnet, surmontées de la salamandre de François Ier que l’on retrouve aussi à Chambord.
✖️ Le Vestibule
Le vestibule est couvert d’une série de voûtes d’ogives dont les clefs, décalées les unes par rapport aux autres, forment une ligne brisée.
✖️ La salle des gardes
Dans cette pièce, se tenaient les hommes d’armes chargés de la protection royale. Aux murs, une suite de tapisseries des Flandres du XVIème siècle représente des scènes de la vie de château, une demande en mariage, une chasse. Les coffres sont gothiques et Renaissance.
✖️ La Chapelle
De la Salle des Gardes, on pénètre dans la Chapelle par une porte surmontée d’une statue de la Vierge. Aux murs, des peintures à sujets religieux comme le tableau de Il Sassoferrato : La Vierge au voile bleu
Pour l’anecdote : La chapelle a été sauvegardée durant la Révolution Française grâce à l’idée de la propriétaire de l’époque, Madame Dupin, d’en faire une réserve à bois, masquant ainsi le caractère religieux du lieu.
✖️ Le Cabinet vert et la librairie
C’est le cabinet de travail de Catherine de Médicis, devenue Régente du royaume à la mort de son époux le roi Henri II. Elle gouverna la France depuis cette pièce.
La tapisserie de Bruxelles du XVème siècle dite ”à l’Aristoloche”, est à la fois gothique et Renaissance. Elle est exceptionnelle par sa couleur verte ayant viré au bleu et par son thème, inspiré par la découverte des Amériques : faisans argentés du Pérou, ananas, orchidées, grenades, animaux et végétaux inconnus en Europe jusqu’en 1492.
✖️ Chambre de Diane de Poitiers
Cette pièce fut la chambre de la favorite du Roi Henri II, Diane de Poitiers, à laquelle il avait fait don de Chenonceau. En 1559, à la mort d’Henri II, tué en combat singulier lors d’un tournoi par le Capitaine de ses gardes écossais, Gabriel Montgomery, sa veuve la reine Catherine de Médicis, se fit restituer le château de Chenonceau par Diane et lui donna en échange Chaumont-sur-Loire.
De la chambre de Diane de Poitiers, on rejoint la galerie par un petit passage.
✖️ La Galerie
En 1576 Catherine de Médicis fait construire une galerie sur le pont de Diane de Poitiers. Longue de 60 mètres, large de 6 mètres, éclairée de 18 fenêtres, avec son sol carrelé de tuffeau et d’ardoise et son plafond à solives apparentes, c’est une magnifique salle de bal.
Durant la Première Guerre Mondiale, Gaston Menier, propriétaire de Chenonceau, fit aménager à ses frais, un hôpital militaire. Lors de la Seconde Guerre Mondiale, le Cher matérialisait la ligne de démarcation. L’entrée du Château se trouvait ainsi en zone occupée (rive droite). La galerie, dont la porte Sud donnait accès à la rive gauche permit à la Résistance de faire passer de nombreuses personnes en zone libre.
✖️ Les Cuisines
Les cuisines de Chenonceau sont installées dans les énormes soubassements que forment les deux premières piles assises dans le lit du Cher. L’office est une salle basse aux deux voûtes sur croisées d’ogives. Sa cheminée du XVIème siècle est la plus grande du Château, à côté se trouve le four à pain. L’office dessert à la fois :
– la salle à manger réservée au personnel du Château et autrefois aux gentilshommes entourant Louise de Lorraine.
– la boucherie dans laquelle on voit encore les crochets pour suspendre le gibier et les billots pour le dépecer.
– le garde-manger assure le stockage des denrées
– un pont menant à la cuisine proprement dite.
✖️ Le Salon François Ier
✖️ Salon Louis XIV
✖️ La Chambre de Catherine de Médicis
La chambre de Catherine de Médicis est couronnée d’un plafond en bois à caissons carrés, peints et dorés. On peut lire dans les compartiments de nombreuses initiales. On y retrouve le blason des Médicis et en position centrale le ”C” et le ”H” de Catherine et d’Henri II entrelacés.
✖️ Le Cabinet d’Estampes
La chambre de Catherine de Médicis permet d’accéder à deux petits appartements, qui composent le cabinet d’estampes. Il réunit une collection complète et variée de dessins, gravures et estampes représentant le château aux différentes époques.
✖️ La vue depuis le balcon au premier étage
✖️ La Galerie Médicis
La nouvelle Galerie Médicis, située au premier étage du monument, dévoile une collection inédite de peintures, tapisseries, mobilier et objets d’art. Cette visite s’enrichit également de la biographie, à travers les siècles, des six Dames remarquables qui ont veillé sur la destinée de Chenonceau.
Les dépendances
✖️ La Cave
Dans les dépendances vous trouverez un restaurant gastronomique, un salon de thé mais aussi une cave. Vous pourrez y déguster et acheter des vins AOC Touraine-Chenonceaux.
✖️ Galerie des attelages
La Galerie des Attelages, située dans la grande étable de la Ferme du XVIème siècle, présente un rare ensemble de voitures hippomobiles nobles et rurales. Typiquement françaises comme le Break et le Tonneau, ou d’origine anglaise comme le Tilbury, elles font partie d’un patrimoine à préserver.
✖️ La Ferme du XVIème siècle et le potager des fleurs
La ferme, superbe ensemble du XVIème siècle, comprenant les écuries de Catherine de Médicis, ouvre sur le potager. Ce que j’ai particulièrement apprécié durant la visite ce sont les fleurs qui habillent chacune des pièces du château. Cette mise en fleurs est assurée quotidiennement par deux fleuristes qui travaillent au château.
✖️ Coup de cœur pour les couleurs d’automne et les cyclamens sauvages
Informations pour la visite
Combien coûte la visite du château ?
Adulte : 14 € (18 € avec audioguide)
Enfant (de 7 à 18 ans) : 11 € (14,50 € avec audioguide)
Le Château est situé en Touraine, sur le Cher, à 214 km de Paris, 34 km de Tours.
Le Chateau est ouvert tous les jours de l’année de 9h à 19h30 en haute saison ou de 9h30 à 17/18h en basse saison. Pour des informations plus précises je vous invite à consulter le site internet du château.
Et vous, quel est votre château préféré ?
Dites-nous tout en commentaire !
En attendant à très bientôt et n’hésitez pas à poursuivre l’aventure dans la région sur notre rubrique
Centre-Val de Loire
A bientôt,
Anaëlle
Que de bons souvenirs en lisant cet article, je rêve de refaire la route des Châteaux de la Loire pour faire découvrir ça à mon chéri qui ne connait pas du tout.
bonjour a tous – j’aimerai que vous confirmiez que les dependances du chateau sont bien reliées au reseau d’assainissemenr de la commune -ou autre système d’epuration — sur le net circule que les eaux usées sont rejetées dans le cher – ce qui me surprend – mais les » on dit » ont la vie dure – merci a vous et bonne journée
Ah, le château de Chenonceau, non seulement il enjambe le Cher avec élégance, mais l’intérieur est magnifique. C’est l’un de nos préférés avec Chambord. Le plus, ce sont les immenses bouquets de fleurs qui apportent une touche « féminine » à ce château des Dames : un régal pour les yeux. Merci pour ces magnifiques photos qui nous rappellent d’excellents souvenirs de visite là-bas.