Faut-il visiter ou boycotter les îles Féroé ?
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Avant de commencer la rédaction de mes articles, je me sens un peu obligée d’aborder cette question qui nous trottait dans la tête avant de nous rendre aux Féroé :
Faut-il visiter ou boycotter les îles Féroé ?
Comme la plupart des personnes sensibles à la cause animale nous avons eu l’occasion de voir à plusieurs reprises des images montrant les massacres de dauphins sur les plages féroïennes. Le Grindadráp ne nous était donc pas inconnu lorsque nous avons choisi de nous rendre aux Féroé. Les messages que nous avons reçu au moment des partages de nos premières photos me poussent aujourd’hui à revenir plus longuement sur ce choix dans cet article.
Petit point Géographie
Avant de débuter il convient de revenir sur la localisation des îles Féroé. Cet archipel se trouve à mi-chemin entre le Danemark et l’Islande, au Nord de l’Ecosse et des îles Shetland (connues pour le nom qu’elles donneront au poney et au chien : le Shetland). Il est possible de rejoindre ces îles en avion ou en ferry au départ d’Hirtshals au Nord-ouest du Danemark.
Une destination rêvée
Vous le savez, partir en road trip 5 semaines sur les routes islandaises était un de nos vieux rêves. Pendant des années nous avons imaginé cette aventure, économisé et organisé nos plannings pour avoir plusieurs semaines de congés. Nous avons finalement pris le ferry pour l’Islande fin juillet 2017.
Vous pouvez d’ailleurs retrouvez nos premiers articles dans la rubrique ISLANDE.
Lors de ce road trip, nous avons eu l’occasion de nous arrêter aux îles Féroé à l’aller, une occasion que je ne voulais rater sous aucun prétexte !! (et en plus, notre billet de ferry était moins cher si on s’arrêtait alors nous n’avons vraiment pas été difficiles à convaincre !!).
Une destination 100 % nature, le paradis des randonneurs
Les îles Féroé sont assez peu connues en Europe. Lorsque l’on parle de destination « 100 % nature » la plupart du temps tout le monde pense à l’Islande, à l’Ecosse ou aux pays scandinaves. Pourtant ce ne sont pas les seules destinations où la nature est reine en Europe et les îles Féroé devraient figurer en haut de cette liste.
Il y a des années que je rêvais d’y aller car elles ont toujours représenté pour moi une idée du bout du monde. Les îles ont toujours fasciné la bretonne que je suis des Shetland à l’Islande en passant par les Lofoten, l’Irlande, l’île de Ré, Noirmoutier ou mes très chères Houat et Hoëdic, les îles ont toujours su faire vibrer mon cœur. Mais comment m’est venue cette idée ?
Pourquoi les îles Féroé ?
Enfant j’ai eu l’occasion de feuilleter un petit livre sur les oiseaux et quelques-uns avaient attiré mon attention. Parmi eux : le macareux moine ! Cet étrange petit oiseau au gros bec de couleur, simple et élégant m’avait fascinée. Mais où pouvait-il bien vivre ? En Bretagne, en Islande, en Irlande, aux îles Féroé… J’ai rencontré le nom de ces petites îles il y a très longtemps avec quelques timbres.
En effet, depuis l’âge de 8 ans je collectionne les timbres de tous les pays du monde. Cette collection, ma passion pour l’Histoire, pour le monde… m’ont permis d’acquérir très tôt de bonnes connaissances en Géographie. Je me l’étais promis : un jour j’irai !! (bon en fait, je me le suis promis pour des très très nombreuses destinations et je me demande si une vie me suffira) !
Alors que je suivais les posts de l’office de tourisme des Féroé sur facebook, je m’imaginais avoir l’occasion de m’y rendre à mon tour. Alors quand ce jour est enfin arrivé, autant vous dire que j’avais un sourire jusqu’aux oreilles !
Une destination reprochée
Si j’aborde aujourd’hui cette question sur notre blog voyage c’est que notre séjour aux îles Féroé l’été dernier nous a beaucoup été reproché !
En juillet lorsque nous avons publié nos premières photos de l’archipel sur notre page Facebook, nous avons perdu près de 50 personnes le premier jour, 30 le deuxième jour (sur 18 000) etc… et nous avons reçu des dizaines de messages parfois informatifs, parfois accusateurs, parfois vraiment agressifs. Nous accuser d’être responsables des massacres de dauphins aux îles Féroé n’a vraiment pas été agréable pour nous.
Alors au moment de commencer la rédaction de mes articles, je ne peux pas m’empêcher de penser à ce que j’ai ressenti à la lecture des ces messages en juillet dernier et j’ai besoin de vous en parler dans cet article.
En allant aux îles Féroé nous avions connaissance du Grind. Comme la plupart des personnes sensibles à la cause animale nous avons vu des images chocs montrant les massacres de dauphins sur les plages féroïennes, massacres qui sont appelés Grind ou Grindadráp. Comme tout le monde, ces images nous choquent par leur violence.
Vous qui nous suivez peut-être depuis de longs mois vous connaissez notre amour pour la nature, la faune et la flore. Les images de moi en compagnie d’animaux sont nombreuses et si vous nous connaissez bien vous savez que la mer et ses habitants occupent une jolie place dans notre vie. Les moments que nous préférons pour voir des dauphins c’est bien évidemment lorsqu’ils viennent jouer avec l’étrave de notre petit voilier dans le Morbihan. J’ai été blessée lorsque nous avons reçu certains messages nous accusant d’être des tueurs de dauphins, de contribuer à financer ces pratiques…
Comme la plupart d’entre vous, nous sommes choqués par ces images et cette tradition que nous ne partageons pas. Pour autant nous ne nous permettons pas de juger les féroïens sur leurs pratiques. Qui serions-nous pour les juger et les accuser ?
N’oublions pas qu’en France certaines de nos traditions sont décriées à l’étranger et même dans notre propre pays comme : le foie gras, la corrida,… Le massacre des dauphins dans notre propre pays serait même bien supérieur aux îles Féroé et au Japon additionnés selon Sea Shepperd qui vient d’ailleurs de lancer une pétition. Au large des seuls rivages de Vendée et de Charente-Maritime, environ 6 000 dauphins sont tués en moyenne chaque année, victimes des chalutiers pélagiques utilisant des filets traînés par deux bateaux (technique dite « en bœuf ») et des chalutiers industriels. D’ailleurs, il est de plus en plus courant de trouver des corps de dauphins sans vie sur le littoral.
Sommes-nous donc les mieux placés ? Nous pensons sincèrement que nous n’avons pas à donner de leçons ou porter de jugement sur les pratiques des autres pays même si nous ne les cautionnons pas. Pour autant,
Faut-il boycotter un pays parce qu’il massacre des animaux ou ne respecte pas les droits de l’homme ?
Faut-il boycotter l’Islande, la Norvège, le Canada, le Danemark et le Japon qui massacrent encore les baleines ?
Faut-il boycotter les Etats-Unis où se pratique encore la peine de mort dans certains Etats ?
Faut-il boycotter ces si nombreux pays où les droits de l’homme et de la femme ne sont pas respectés ?
Faut-il…
vous voyez, la liste pourrait être encore bien longue !
Le Boycott n’est pas la solution
Après avoir longtemps réfléchi à la question nous pensons que le boycott n’est pas la solution à adopter, au contraire !
Prenons l’exemple de l’Islande qui connaît un vrai boom touristique depuis 2 ans mais qui massacre les baleines alors que certaines espèces sont menacées de disparition. L’ouverture au tourisme qui constitue aujourd’hui une des sources principales de revenu a permis de faire évoluer les mentalités. Dans les régions où se pratiquaient autrefois la chasse à la baleine, les baleiniers ont été convertis en bateaux pour emmener les touristes observer les baleines qui viennent paisiblement dans les fjords ou le long des côtes.
Ces massacres de baleines ont donc largement diminué car cela donnait une image négative du pays.
(notons quand même que les islandais pratiquent toujours la chasse à la baleine aujourd’hui et qu’elle est principalement consommée par des touristes étrangers avides de sensations culinaires).
Et si il était possible de faire la même chose aux Féroé ? Contrairement à l’Islande, les îles Féroé ne vivent pas du tourisme et l’impact d’un boycott serait donc moindre. Nous pensons que l’ouverture au tourisme aurait un bien meilleur impact pour faire changer les mentalités. Ce n’est qu’en ouvrant le dialogue que les choses pourront évoluer.
D’ailleurs, lors de notre séjour nous avons eu l’occasion de discuter de cette question avec des locaux. Bizarrement, c’est un sujet qu’ils abordent assez facilement avec les touristes et il faut savoir que même sur l’archipel, tout le monde ne partage pas cette tradition. L’un d’eux nous a même confié être opposé au Grind mais que la venue de certaines associations de défense animale avait parfois un effet inverse à celui désiré car il n’y avait pas de dialogue entre opposants et défenseurs ce qui pouvait radicaliser les deux parties. Certains habitants sont soucieux de conserver les traditions de leurs ancêtres et voient toute contestation comme une attaque contre leurs valeurs et leurs traditions. Parmi les plus jeunes le Grind ne fait plus l’unanimité et on peut espérer qu’ils mettront un terme à ces pratiques dans les années qui viennent.
Les Féroïens sont souvent inquiets de l’image qui est diffusée à l’étranger et sont soucieux de montrer que leur pays ne se résume pas au Grind. Les îles Féroé, c’est bien plus que ça.
VISITER ou BOYCOTTER ?
Libre à vous maintenant d’agir selon vos convictions mais n’oubliez pas d’écouter et de respecter les avis qui peuvent se différencier du vôtre.
De notre côté, vous l’aurez compris je ne peux que vous conseiller d’aller visiter les îles Féroé. Nous avons été totalement séduits par cette destination qui réserve de belles surprises.
La preuve avec nos articles sur les îles Féroé >
Bonjour,
Je suis entrain de préparer un petit séjour aux Iles Féroës fin mai début juin et je suis tombé sur votre post. Je n’ai pas encore lu l’entièreté de votre blog mais déjà quelques articles sur ces îles encore méconnues… Merci à vous de partager votre expérience, votre ressenti et vos splendides photos ! Du pur bonheur pour les passionnés d’aventure, de nouvelles découvertes et de voyages… Félicitations et bonne route à vous deux !
Bonjour,
Bravo pour votre blog, et pour cet article que je trouve assez objectif. Enfin des personnes qui voyagent pour aller à la rencontre des autres, à la découverte et au respect de leur culture, et non des pseudos voyageurs qui se croient supérieurs et qui pensent pouvoir apprendre au monde comment il faut vivre! Même si je ne cautionne pas ces pratiques non plus, je ne pense pas que des manifestations radicales et parfois extrêmement violentes puissent mettre fin à cette tradition.
Et si j’ai un jour l’occasion de séjourner sur ces îles, je le ferai sans doute…
Bonne continuation à vous
Bonjour,
merci pour votre publication sur les Iles Feroe pleine d’amour, de beauté, et de tolérance.
Bonne continuation.
Avec tout mon respect.
Je choisis : visiter !
Je suis végétarien et donc sensible à la cause animale (une parmi de nombreuses raisons de ne pas manger de chair animale). Et vous citez un bon argument : est-ce que tous ceux qui vous ont critiqué sont vegan ? Est-ce qu’ils ont fui tous les pays qui ont des traditions culinaires non respectueuses des animaux (la France fait très très fort en la matière) ?
J’ai visité le Japon par exemple. Ils m’énervent quand ils lèvent les interdictions de chasse à la baleine. Mais un « boycott de tourisme » n’est selon moi pas un outil très utile.
Il y a bien assez d’autres combats qui méritent d’être menés !!
Le Japon.. l’Islande.. la Norvège… et le pire c’est que cette chasse à la baleine alimente les touristes en mal de sensations culinaires.
Après je pense que même si la France a en effet des pratiques parfois peu respectueuses des animaux nous sommes très très loin d’être les pires… je pense même que nous devons être dans le top 20 des pays avec le plus de règles et d’attention au bien-être animal. Ce combat contre l’élevage français (mené par les vegans entre autres…) ne sert que les gros groupes industriels et détruit les toutes petites exploitations où les vaches sont dans les prés, sont bien nourries et souvent bichonnées par les éleveurs (si si… il y en a beaucoup !!). A croire qu’à terme les gens veulent des la viande brésilienne et des fermes de 1 000 vaches, 100 000 porcs, et 1 million de poules ! A dénigrer l’agriculture, on ruine les petits agriculteurs qui font de l’agriculture raisonnée au lieu de les protéger !
Je rentre à peine du Maroc et je peux vous assurer que la question animale n’est pas une priorité… comme dans la plupart des pays d’Asie ou d’Afrique d’ailleurs.. en fait dans 80 % des pays du monde et en particulier dans les pays du sud où la priorité est de réussir à s’alimenter.
En tout cas, une chose est sûre : il y a de nombreux combats qui méritent d’être menés (mais attention aux conséquences)
Que pensez vous des droits de randonnées qui pour une famille avec 4 enfants mettent l’heure de randonnée à 180 euros?
Je ne sais pas vraiment de quoi vous parler… ?
Sur Vagar plusieurs randonnées sont payantes, celle du lac de Latisvatan est à 30 euros/personne (attention avec un guide on monte à 70 euros par personne) c’est bien de faire rêver mais moins de désinformer ou alors vous n’êtes pas au courant de ces petits changements?
Plusieurs randonnées (5 à 70 euros) couterons plus cher que le billet d’avion aller retour pour La France.
ps Drangarmir c’est 550 kr /personne et une menace d ‘amende encore plus élevée pour ceux qui outrepassent la loi de 1937….
Le Grind au touriste (enfin à son portefeuille) est en route
Je vous trouve très dur dans vos propos…
je n’ai JAMAIS eu l’intention de faire de la désinformation et je n’étais ABSOLUMENT pas au courant de ce changement aux îles féroé.
Je passe beaucoup de temps à écrire mes articles pour donner des conseils AUTHENTIQUES sur ce que nous avons vécu… de là à m’accuser de désinformer pour faire rêver… quel serait mon intérêt ? Je ne tire AUCUN revenu de ce blog !
Si vous regardez bien notre voyage date de 2017 !! A cette époque il y avait BEAUCOUP moins de touristes car les îles étaient pas mal boycottées mais comme elles sont instagrammables plein de monde s’y rend actuellement… notre reportage a d’ailleurs donné pas mal d’envie à d’autres voyageurs en France.
Pour protéger leurs îles je peux comprendre qu’ils en arrivent à ces extrémités mais quand on voyage on se rend bien compte que les randonnées payantes se multiplient (exemple : Norvège, plein de randonnées gratuites avant deviennent payantes ainsi va le monde). Aller en Islande, aux îles Féroé, en Norvège… c’est un budget !
J’imagine que vous payez bien le billet d’entrée lorsque vous visitez des musées… La nature, c’est leur trésor, donc je ne trouve pas du tout choquant qu’il fassent payer les randonnées… spécialement lorsque les touristes ne respectent pas les consignes de ne pas sortir des chemins ou de ne pas dépasser les clôtures… viennent et repartent, en dépensant le minimum et en juste laissant leur empreinte sur leur nature.
Leur nature est très fragile et ne peut pas supporter un tourisme de masse, et si cela sert à refroidir à des gens comme vous, ben, TANT MIEUX.
Si vous ne voulez pas payer, vous n’avez qu’à ne pas y aller
C est bien de faire rêver, moins de desinformer.. Mais qu est ce que C est que cet aigri de base?
La Route à 2 donne des conseils et un Max d infos sur leurs voyages mais
-ils ne vivent pas sur place donc ne sont pas sensés donner toutes les informations, car ils en ignorent peut être une partie
-ça serait le comble qu ils fassent de la pub à certains plus qu à d autres, ils ne connaissent pas tous les guides et n ont pas à se tenir informés de toutes les possibles évolutions tarifaires ou de pratiques touristiques des pays qu ils ont déjà visités, à vous de vous sortir les doigts et à faire vos propres recherches.
La Route à 2,ne changez rien, vous êtes au top. Des jaloux et des aigris pour ne pas utiliser d autres termes, on en trouve toujours sur notre route
Bonjour,
Merci pour tous ces détails très intéressants.
Je partage complètement votre avis.
Si on voulait vraiment pratiquer le boycottage on devrait fuir la planète terre je pense 🙂
Bonnes fêtes.