Bosnie Herzégovine
Mostar et le sud de la Bosnie Herzégovine
Le petit supplément du road trip en Croatie : un détour par la Bosnie Herzégovine ! Alors dit comme ça, ça n’envoie pas forcément du rêve. Il faut dire que la Bosnie pour les français, c’est un pays lointain, pauvre, qui faisait partie de la Yougoslavie, qui a été longtemps en guerre et où il n’y a rien à voir !
Et bien, nous avons tenté l’expérience d’une virée en Bosnie Herzégovine pour aller voir LA ville touristique du sud : Mostar.
Yeah ! Welcome en Bosnie Herzégovine ! Alors là, je fais la maligne mais je peux vous assurer qu’une heure avant je n’avais pas du tout le même tête et j’ai vraiment eu peur ! On vous raconte ?
Pour rejoindre Dubrovnik, nous avons passé à deux reprises la frontière bosniaque puisque le pays possède 6 km de côtes (hérités de la guerre de Yougoslavie). Nous avions peur de ne pas pouvoir passer facilement la frontière car je n’avais pas de passeport avec moi (pas bien!!) mais les douaniers nous ont simplement demandé « Vous allez où ? » « A Dubrovnik », « Circulez » !
Rien de plus !! Nous avons longé la côte sur 6 km et nous étions de retour sur la pointe sud de la Croatie.
Deuxième passage en Bosnie, on tente de rejoindre Mostar depuis les hauteurs de Dubrovnik. Cette frontière est beaucoup moins fréquentée (nous allons très vite comprendre pourquoi…) A l’époque nous n’avions pour GPS que nos téléphones. On arrive à la frontière et je sors mon appareil photo. Jusque là tout va bien, je prends une photo de la frontière (ça peut sembler idiot mais n’oublions pas que j’ai grandi dans une Europe où il n’y a plus de frontières, pour moi c’est donc quelque chose de peu ordinaire !). Je m’attendais à voir un panneau indiquant « Bosnie Herzégovine » mais rien… On s’arrête pour le contrôle d’identité devant un préfabriqué en très mauvais état et là… 2 douaniers me sautent dessus en m’engueulant en Bosniaque !
Je ne comprends pas un mot mais je sens bien qu’il y a un truc qui ne va pas. Maxime ne comprend pas non plus ce qui se passe ! L’un des douaniers se met à parler un anglais approximatif : « Delete delete delete !! No photo ! » Ils sont très agressifs et me demandent de supprimer les photos que je venais de prendre.
Un peu tremblante je prends mon appareil et je supprime les photos en leur montrant. Ils commencent alors à me menacer de me mettre en prison et de payer (aïe aïe…). Je parle français, je ne comprends pas tout, l’anglais me semble être du chinois. Ils prennent nos papiers et la carte grise de la voiture et vont dans leur cabane. Le temps passe… 5-10 minutes mais qui m’ont semblé une éternité. Finalement, un des deux douaniers revient avec nos papiers : « No problem !«
Juste un « no problem », j’ai failli avoir une crise cardiaque moi !!! 🙂 mais bon, tout se termine bien et on part à la découverte du sud du pays où nous attendaient de nombreuses autres surprises !
On commence l’exploration, nous sommes seuls sur la « route ». Maxime me demande si nous approchons d’une ville. Sur le GPS, la ville la plus proche est à une quarantaine de kilomètres. Sur la toute petite route, pas une voiture ni dans notre sens ni dans l’autre, on a l’impression d’être perdus ! On va finalement croiser de vaches, des serpents qui se dorent la pilule au soleil sur le goudron… On se demande si on a bien pris la bonne route pour rejoindre Mostar. On arrive enfin dans la première ville : HUM ! Et ce n’est pas une interjection pour signifier notre surprise, c’est bien le nom de cette « ville » :
Il ne reste pas grand chose, tout est rasé, laissé à l’abandon. On ne s’attendait pas à voir un tel spectacle et encore moins à quelques kilomètres de l’une des plus belles villes d’Europe ! On s’arrête pour prendre quelques photos, on n’est pas très rassurés, on a l’impression que la guerre s’est arrêtée la veille. Je prends une ou deux photos, la ville me fait penser à Oradour sur Glane. Il ne reste plus qu’une seule maison habitée et en très mauvais état. Quand on se rend compte que le village est « habité », on range l’appareil. On ne se sent pas à l’aise avec notre voiture d’occidentaux, nos appareils photos, ce n’est plus du tourisme ça devient du voyeurisme !
On repart, un peu déroutés par ce que nous venons de vivre en à peine 40 km. On trouve un petit coin de verdure un peu plus loin et on s’arrête pour photographier la campagne. Je sors de la voiture et marche sur l’herbe juste à côté quand tout à coup Maxime me crie : » Bouge plus ! » Mon cœur fait trois tours, il a l’air sérieux, mais qu’est-ce qui se passe ???
Je le vois avec une très longue banderole jaune qui semble courir sur des kilomètres, des deux côtés de la route ! Je vois d’abord des signes étranges, comme un alphabet cyrillique, je ne comprends pas tout de suite. Il avance un peu la banderole entre ses mains et je vois apparaître le mot : MINE !
Ok d’ac ! Je suis sur un champ de mines ! Je fais marche arrière pour revenir sur la route. Peut-être que les douaniers au lieu de nous parler photographie auraient pu nous prévenir que nous allions parcourir près d’une centaine de kilomètres au milieu des champs de mines ! On comprend mieux maintenant pourquoi nous étions seuls sur cette petite route. Seule la partie bitumée et quelques chemins semblent déminés, il est donc fortement déconseillé d’aller faire un petit pipi dans les buissons comme nous l’indiquent les panneaux rouges au symbole très explicite !
2 heures en Bosnie et nous vivons de sacrés expériences ! On arrive enfin aux portes de Mostar, la ville la plus touristique de Bosnie !
Mostar est une petite ville nichée dans le fond de la vallée de la Neretva (le fleuve vert les photos). La ville tient son nom du vieux pont « Stari Most » qui fut démolit en 1993 avec la vieille ville lors des conflits yougoslaves et la guerre de Bosnie au début des années 1990.
Reconstruit à l’identique en 2004, ce pont est devenu l’emblème de la ville et attire des milliers de touristes chaque année.
Avec des origines à la fois ottomanes et austro-hongroises, Mostar est une ville complexe et multiculturelle qui charme aujourd’hui le visiteur mais qui a beaucoup souffert.
D’ailleurs si le centre historique a pu être reconstruit presque entièrement, il suffit de faire quelques pas en dehors de ce quartier pour trouver des impacts de balles et autres bâtiments en ruines. En pleine reconstruction, il faudra du temps pour pouvoir effacer les traces de cette guerre qui est encore récente.
En quittant Mostar, nous avons encore eu le droit à une nouvelle expérience hors du commun : traverser sur 5 kilomètres un nuage de sauterelles ! Ce passage en Bosnie avait un goût d’apocalypse et au moment de partir nous avons eu le droit à une des dix plaies d’Egypte : les sauterelles : des centaines de milliers de sauterelles à s’écraser, à sauter sur la voiture dans un immense nuage noir… En arrivant à la frontière, nous avons également eu le droit d’admirer toutes nos anciennes voitures européennes entassées en montagnes dans chaque jardin : très étonnant !
Un beau tissu de mensonges
Je vous en prie éclairez-moi… comment une expérience personnelle peut-elle être un « beau tissu de mensonges » ?
Oseriez-vous mettre en doute la sincérité de mon propos ?
Désolée mais cet article est du 100 % vécu en mai 2013 !!
Bizarre cette remarque gratuite très bien étayée… Et sans réponse…
Pour avoir lu votre page sur la Bosnie, on a retrouvé les mêmes anecdotes qui nous sont arrivés en 2015 lors de notre passage en moto, la photo du panneau au poste frontière, les mines, les villages hors du temps,.. Mostar la magnifique.
Bref, un bon souvenir que de vous lire et un beau tissu de vérité ! 😉
😉 nous sommes bien d’accord : bizarre ! Quand on tient un blog on ne compte même plus les remarques étranges, agressives, empreintes de jalousie ou simplement de méchanceté.
Je n’ai fait que raconter ce que nous avons vu et vécu en Bosnie (et encore en relisant cet article aujourd’hui, quelques années après j’ai oublié un paquet d’anecdotes dans Mostar 🙂 je crois que j’avais fait la version courte !!)