Road trip en Croatie avec sa voiture – Itinéraire&Budget
Aujourd’hui nous revenons avec vous notre premier road trip en amoureux, les débuts de La Route à Deux… c’était en mai 2013 ! Nous rêvions tous les deux de partir à l’aventure en Europe mais financièrement c’était compliqué. Nous avons donc cherché à optimiser notre voyage. Les parents de Maxime ont accepté de nous prêter leur voiture (une Opel insignia break).
Au départ on pensait partir en camping, type de voyage auquel Anaëlle était habituée depuis l’enfance. Finalement, Maxime va opter pour son premier aménagement de voiture (plutôt spartiate) : 2 matelas autogonflants décathlon et la couette de la maison, un jerrican d’eau, une popotte pour faire à manger et nos valises ! C’était parti pour notre première aventure… direction la Croatie et la Bosnie Herzégovine !
Quelques chiffres :
- 11 jours de voyage
- 6 000 km
- 5 pays
- 500 euros par personne
- 1 champ de mines
- 2 frontières
- 1 arrestation avec menace de finir en prison (pour Anaëlle)
Suivez-nous, on vous raconte tout ça, jour après jour…
NOTRE ITINÉRAIRE SUR 11 JOURS, 9 NUITS
Jour 1 : Vendée/Clermont-Ferrand/Mont-Blanc/Lac de Garde
Jour 2 : Venise
Jour 3 : Trieste/Istrie
Jour 4 : Pula/île de Krk
Jour 5 : Le parc national de Plitvice/Sibenik/Primosten
Jour 6 : Trogir/Split/Markarska/île Ston
Jour 7 et 8 : Dubrovnik
Jour 9 : Mostar en Bosnie Herzégovine
Jour 10 et 11 : Retour et arrêt sur les bords du lac Léman
Jour 1 > De la Vendée jusqu’à Venise, il n’y a qu’un pas !
De la voiture... de la voiture et de la voiture ! Voilà le mot qui résume le premier jour de notre road trip en Croatie. 11 jours, cela passe très vite et pour pouvoir profiter au maximum de la Croatie, nous avons parcouru près de 1 400 kilomètres sur la première journée, de la Vendée jusqu’à Venise !
Départ à 5h du matin (aïe, ça pique !) et première pause pour le petit déjeuner à Clermont-Ferrand ! L’occasion d’admirer la vue sur la ville depuis les hauteurs et de se dégourdir les jambes devant le sommet du Puy de Dôme <3
Pour passer en Italie, il faut traverser les Alpes. Nous avons opté pour le tunnel du Fréjus à l’aller et le tunnel du Mont-Blanc au retour. Les tunnels permettent de gagner beaucoup de temps et vous en sortez allégés… de plus de 40 euros ! Les deux sont aussi chers l’un que l’autre.
Après avoir passé l’après-midi sur les routes italiennes, nous avons profité d’un petit coucher de soleil (très voilé) sur le lac de Garde et d’une soirée romantique, éclairée par la pleine lune, à Peschiera del Garda (si vous regardez bien sur la photo, on voit la lune apparaître derrière les arbres). On a profité de la pause pour notre premier repas en tête à tête dans un petit restaurant au bord de l’eau avant de reprendre la route direction Venise où nous avons passé la nuit. Les derniers kilomètres ont été très très dur…
Jour 2 > Venise, la ville des z’amoureux <3
Premier réveil dans la voiture !! Le deuxième jour, nous nous sommes réveillés à quelques kilomètres de Venise. Bilan de notre première nuit dans la voiture : matelas plutôt confortables mais un peu fins, on a eu un peu chaud et surtout la nuit n’a pas été assez longue mais nous avions hâte de visiter Venise !
Vivre dans sa voiture, ça demande un peu d’organisation. Pour économiser, nous essayons de dormir dans la campagne ou dans des campings bon marché. Nous pensions faire une nuit sur deux en campagne mais finalement nous dormirons toutes nos nuits croates en camping (on ne se sentait pas de dormir « n’importe où » surtout dans un pays que nous ne connaissions pas).
Mais le premier matin en Italie, nous avons découvert le bonheur d’ouvrir le coffre face à la nature et de s’improviser une salle de bain avec pour miroir le rétroviseur de la voiture ! C’est rigolo, c’est fun, c’est détente… et à ce moment-là, on sait déjà qu’on va y prendre goût 🙂 et que cela présage de nombreux autres voyages !
Laisse les gondollleeessss à Venissseeee
Le printemps sur la Tamise
On n’ouvre pas les valises… On est si bieeeen ! 😉
Je connaissais déjà Venise mais c’était un plaisir pour moi de faire découvrir la ville à Maxime (d’ailleurs, je vous en parlerai dans un article plus détaillé sur la ville). Revenir sur les lieux était très agréable et la magie a à nouveau opéré ! Cette ville a le don de toujours nous étonner, de toujours nous surprendre !
Quand on pense à Venise, on pense aux gondoles, aux canaux, à la place Saint-Marc, aux palais vénitiens, à l’amour… d’autres aux milliers de touristes, aux canaux un peu sales, aux inondations, au bruit et à la pollution. On est souvent bourré de préjugés au moment où on pose le pied pour la première fois à Venise.
La première fois que j’ai découvert la ville c’était en août 2008, j’ai découvert la ville depuis un vaporetto (bus-taxi). J’ai juste été émerveillée par le canal Grande et les palais de chaque côté. Se déplacer en bateau dans ce décor c’est le dépaysement garanti pour les terriens comme moi ! J’étais fascinée par le ballet des gondoles, des bateaux, des vaporetto qui formaient une joyeuse cacophonie avec en fond musical les chants des gondoliers. Pas de voitures, un dédale infini de ruelles, de canaux, une douceur de vivre, bref la Dolce Vita !
La deuxième fois, les impressions sont les mêmes mais cette fois nous sommes en mai et il y a beaucoup moins de touristes ce qui rend la visite plus agréable. Je connais déjà les points importants et je sais comment nous pouvons nous déplacer ce qui va faciliter notre journée.
En plein cœur de la ville, la Place Saint Marc est la place emblématique de Venise. C’est le passage obligé lors d’une visite et c’est aussi le lieu où affluent les milliers de touristes ! On y trouve la célèbre Basilique Saint Marc, le Campanile, la Tour de l’Horloge, la Piazzetta San Marco avec ses colonnes, la Biblioteca Marciana, le Palais des Doges et les pigeons !! Que serait la place San Marco sans ses pigeons ? J’ai toujours eu le contact facile avec les animaux mais ce jour-là à Venise, c’était « Pigeons Attack ! » (mon petit bout de pain français devait être drôlement bon 😉
En fin de journée, nous avons repris la route pour Trieste, à quelques kilomètres de la frontière Slovène. Nous sommes arrivés à la tombée de la nuit, très fatigués et nous n’avons pas eu le courage de visiter la ville de nuit (et nous n’étions pas forcément impatients de nous y rendre nous n’étions là que pour un camping pas trop cher sur les hauteurs de la ville).
Jour 3 > Trieste et l’Istrie
Visiter Trieste, c’est une idée qui ne nous avait pas particulièrement traversé l’esprit. A vrai dire, nous n’avions pas particulièrement entendu parler de cette ville si ce n’est pour son port… industriel ! Nous avions peur que la ville ressemble au Havre, à Gênes… et notre premier regard au matin depuis le camping n’a guère soulevé d’enthousiasme chez nous (en plus, il ne faisait pas beau et nous étions encore un peu fatigués de la route et de notre longue balade dans Venise).
En descendant vers la ville, on passe devant des centaines de bâtiments en béton, sans charme, des tours et des barres… puis on arrive devant le port. Rien d’extraordinaire et on manque même de courage pour sortir l’appareil photo. Maxime est même prêt à reprendre la route pour arriver le plus vite possible en Croatie mais finalement on se décide à poser la voiture pour découvrir le centre-ville à pied.
Notre première découverte du centre-ville est le grand canal. Il rentre dans la ville depuis l’Adriatique et offre une meilleure impression que tout ce que nous avions vu de la ville jusqu’alors. Le Grand canal semble être le cœur de Trieste avec ses quais piétons et les jolis bâtiments qui le bordent.
Construit au XVIIIème siècle pour permettre aux navires d’entrer au cœur de la ville, aujourd’hui, seules les petites embarcations peuvent passer sous le pont et y accéder.
Sur le pont appelé Ponterosso, on trouve une statue en bronze de l’écrivain James Joyce (irlandais) qui habitait ce quartier construit sous le règne de l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche (seule femme souveraine de la dynastie des Habsbourg). Bien sûr Maxime n’a pas manqué d’aller taper la causette avec James (sans doute ont-ils parlé ensemble de notre futur voyage en Irlande 😉 ?)
Sur les rives du canal s’élève l’église San Spiridone, une église serbe de rite orthodoxe. J’ai tout de suite remarqué ce bâtiment parmi les autres et bien sûr Maxime n’a pas échappé à une visite. Il faut dire que je n’avais jamais eu l’occasion d’entrer dans une église orthodoxe pour vérifier tout ce que j’avais appris sur les monuments religieux. L’église est en forme de croix grecque et non pas en forme de croix latine comme nos églises catholiques en France. Elle peut accueillir 1600 personnes et est surmontée de 5 coupoles d’un bleu azur caractéristique. L’intérieur est richement décoré de peintures et de fresques.
Nous avons mangé sur les quais du grand canal avant de poursuivre notre visite. Les restes de la présence romaine sont visibles dans toute la ville avec le théâtre romain qui pouvait accueillir 6 000 spectateurs (photo de gauche) et l’arc de Ricardo datant tous deux du 1er siècle, le forum romain avec vestiges d’une basilique civile (photo de droite), ainsi que les restes de deux aqueducs romains dont le plus long mesurait 17 kilomètres.
15h : Nous avons repris la voiture direction la Slovénie puis l’Istrie, cette péninsule de l’Adriatique en forme de triangle et où de jolis villages croates nous attendaient : Umag, Novigrad, Porec et Rovinj <3 ! Nous avons adoré ces petits villages mais le temps n’était pas de la partie et c’est vraiment dommage !
Nous avons eu un vrai coup de cœur pour tous ces villages mais surtout pour Rovinj que nous avons visité en fin de journée et sous un ciel menaçant qui contrastait avec les façades multicolores des maisons.
Il y avait comme un air d’Italie dans ce village, sans doute parce que l’Istrie a longtemps appartenu à l’Italie. Rovinj nous a fait penser aux cinque terre (sur la côte italienne entre Gênes et Florence) avec ses couleurs, son installation en bord de mer et son petit port.
En fin de journée, nous avons rejoint Pula au sud de l’Istrie, ville connue pour son immense et très bien conservé amphithéâtre romain.
Jour 4 > Pula et l’île de Krk
Arrivés de nuit à Pula, nous avons eu l’occasion de découvrir le monument majeur de la ville sous son habit de lumière. Nous avions hâte de pouvoir le découvrir le lendemain matin.
Le matin : Difficile de circuler à Pula, il y a des travaux partout ! Nous avions déjà remarqué dans les petits villages visités la veille qu’il y avait de nombreux travaux mais là, c’était partout ! Cette impression de travaux en Croatie ne va faire que se confirmer au fil de notre road trip : des ponts immenses, des tunnels, des villes entières où on refait les quais, les bords de mer, les trottoirs, des autoroutes flambant neuves et parfois qui s’arrêtent brusquement puisque les travaux sont en cours… INCROYABLE !! Un pays entier qui refait peau neuve ! (pour accueillir le tourisme de masse qui va se ruer en Croatie dans les années qui viennent, et ça, c’est vraiment dommage 🙁 )
Savez-vous pourquoi ?
Et bien nous étions en mai 2013. Si je voulais aller en Croatie c’était pour la découvrir AVANT… oui mais avant quoi ? Simplement avant que le pays n’entre définitivement en Union Européenne le 1er juillet 2013 et que le pays ne devienne le 28ème pays européen (d’ailleurs il y a encore des français qui pensent que nous sommes toujours 27 pays en UE…) ! Quelques mois avant son entrée nous avons donc eu l’occasion de découvrir les travaux colossaux qui ont été entrepris par la Croatie grâce aux subventions européennes (on n’ose imaginer le montant du chèque…) !
Que voir à Pula ?
L’amphithéâtre fut construit au Ier siècle, sous le règne de l’empereur Auguste, puis fut reconstruit et agrandi par l’empereur Vespasien, en 79 apr. J.-C.. De nombreux combats de gladiateurs se déroulèrent dans son enceinte durant l’Antiquité. Au Moyen Âge, il fut utilisé pour divers combats, puis ses pierres furent en partie remployées dans d’autres édifices de la ville de Pula.
L’amphithéâtre est particulièrement impressionnant par sa hauteur, puisque les trois niveaux de son anneau extérieur sont parfaitement conservés. Il est de forme elliptique et sa hauteur atteint 35 mètres. Il pouvait accueillir jusqu’à 24 000 spectateurs.
C’est l’un des plus grands amphithéâtres construits par les Romains et un des mieux conservés aujourd’hui.
A Pula, on peut aussi voir le forum et le temple d’Auguste, des mosaïques, l’arc de triomphe et le château où on a une vue sur la ville, le port (où nous avons vu une plateforme pétrolière en maintenance) et bien sûr, en plein centre-ville : l’amphithéâtre.
L’après-midi, nous avons repris la route pour visiter une des très nombreuses îles croates : Krk (ne nous demandez pas comment ça se prononce 😉 !)
Krk, un de nos coups de cœur du voyage, une sensation de bout du monde !
Jour 5 > Le parc national de Plitvice, Sibenik, Primosten
Les lacs de Plitvice (prononcez plitvitsè) sont protégés en tant que parc national et font partie de la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est sans aucun doute un des plus beaux parcs d’Europe et peut-être le plus beau parc de Croatie en tout cas nous, on a vraiment adoré, c’est sans doute une des plus belles balades que nous ayons eu la chance de faire !!
A l’intérieur des terres de l’Ouest de la Croatie, le Parc National des Lacs de Plitvice englobe une succession de 16 lacs dont la figuration est tout à fait particulière. En effet, chaque lac se déverse dans le lac suivant par une ou plusieurs cascades, ce qui représente un total de 92 cascades sur un dénivelé de 133 m ! La limpidité de l’eau est incroyable et fort heureusement la baignade est interdite dans le Parc National, afin de protéger ce magnifique site.
Quelques chiffres :
- 29.685,15 hectares
- 1.267 espèces végétales
- 22 espèces menacées protégées
- 157 espèces d’oiseaux
- 50 espèces de mammifères
- 20 espèces de chauve-souris
- Mais aussi : loup, biche, cerf, chat sauvage, lynx, loutre et surtout l’ours brun qui est le symbole du parc de Plitvice (d’ailleurs plusieurs panneaux vous indiquent sa présence !).
Le parc est immense et bien que toute cette superficie ne soit pas accessible aux visiteurs, vous pourrez tout de même passer des heures à vous promener dans le parc et découvrir ses paysages qui changent au fil des saisons. Nous y étions au printemps mais nul doute qu’à l’automne ce doit être magnifique. Plusieurs chemins longent les 16 lacs et certains sont traversés par des pontons de bois qui permettent de marcher sur l’eau : on a adoréééé !! Et c’est génial pour les photos !
Dans le parc vous pourrez utiliser un bus/train électrique qui va du point le plus haut au point le plus bas du parc toute la journée, ainsi qu’un bateau électrique qui fait la traversée du plus grand lac, le lac Kozjak (koziak). Le temps passe très vite dans ce parc, il faut bien compter la journée si on veut profiter des paysages.
Fin de journée, retour sur la côte adriatique pour regarder le soleil se coucher à Sibenik et Primosten.
Les plages de la région ressemblent à des petites criques, l’eau y est complètement transparente et on est entourés de rochers. Nous avions vu à de nombreuses reprises des photos des plages croates avec l’eau bleu turquoise mais ce que nous ignorions c’était que ces plages n’étaient pas de sable blanc… mais de cailloux blancs !!
Un conseil : Pour les pieds, mieux vaut prévoir les petites sandales en plastiques !!
Jour 6 > Trogir, Split, Markarska, île Ston
Le 6ème jour de notre road trip, nous avons visité la cité médiévale de Trogir et Split avant de finir la soirée sur l‘île de Ston, à quelques kilomètres de Dubrovnik.
On s’est vite habitués à dormir dans la voiture et à profiter d’une nouvelle vue chaque matin. Ne serait-ce pas ça, la liberté ? Pas de doute, on y prend goût et on adore !
Ce matin-là, il y avait un bateau de croisière juste devant nous, prêt à déverser son flot de touristes sur la ville… ce mode de voyage à plusieurs milliers sur un bateau, c’est pas vraiment notre truc !
Trogir, la médiévale
Toute la ville est classée au Patrimoine national de l’UNESCO, c’est presque 2 500 ans d’histoire que nous avons sous les yeux. Les événements historiques n’ont pas défiguré la petite cité, qui a été port de commerce, et îlot catholique face aux autres religions comme l’islam ou l’orthodoxie.
Après une visite de la ville, un petit déjeuner à deux pas de la cathédrale Saint-Laurent et un déjeuner romantique dans une ruelle pittoresque, on poursuit notre route à deux en direction de Split.
Split
Split, c’est la deuxième ville du pays. Le cœur de la ville est implanté dans un ancien palais romain, le palais de Dioclétien ce qui est très original ! Sur le port, on peut se promener le long des murs d’enceinte du palais qui ont été réaménager en maisons, boutiques, cafés, restaurants…
Le palais de Dioclétien est l’un des plus imposants vestiges romains au monde. Il couvre un quartier entier au coeur de Split où il est possible de se balader. Entre ruelles étroites, vestiges romains, grandes places animées et bars branchés, l’expérience est étonnante ! Plus qu’une balade, c’est un voyage dans le temps ! Le péristyle du palais est impressionnant et grouille de monde. Ne manquez pas la visite du clocher de Saint Domnius qui offre une vue imprenable sur la ville !
Si vous avez de la chance, vous pourrez même assister à un concert de chanteurs de Kapla, ce chant polyphonique dalmate qui fait penser un peu aux chants corses.
En fin de journée, nous avons profiter de la plage et d’un petit coucher de soleil voilé.
Jour 7 et Jour 8 : Dubrovnik
Le must de notre road trip a été sans nul doute Dubrovnik ! Tout le voyage était un enchantement mais Dubrovnik a été la cerise sur le gâteau ! On vous laisse simplement découvrir quelques photos de nos 2 jours dans cette ville surnommée à raison : « La perle de l’Adriatique« . Nous reviendrons sur notre visite dans un prochain article car nous avons vraiment beaucoup trop de choses à vous raconter 🙂
Jour 9 > Mostar et le sud de la Bosnie Herzégovine
Le petit supplément du road trip en Croatie : un détour par la Bosnie Herzégovine ! Alors dit comme ça, ça n’envoie pas forcément du rêve. Il faut dire que la Bosnie pour les français, c’est un pays lointain, pauvre, qui faisait partie de la Yougoslavie, qui a été longtemps en guerre et où il n’y a rien à voir !
Et bien, nous avons tenté l’expérience d’une virée en Bosnie Herzégovine pour aller voir LA ville touristique du sud : Mostar.
Yeah ! Welcome en Bosnie Herzégovine ! Alors là, je fais la maligne mais je peux vous assurer qu’une heure avant je n’avais pas du tout le même tête et j’ai vraiment eu peur ! On vous raconte ?
Pour rejoindre Dubrovnik, nous avons passé à deux reprises la frontière bosniaque puisque le pays possède 6 km de côtes (hérités de la guerre de Yougoslavie). Nous avions peur de ne pas pouvoir passer facilement la frontière mais les douaniers nous ont simplement demandé « Vous allez où ? » « A Dubrovnik », « Circulez » ! Rien de plus, nous avons longé la côte sur 6 km et nous étions de retour sur la pointe sud de la Croatie.
Deuxième passage en Bosnie, on tente de rejoindre Mostar depuis les hauteurs de Dubrovnik. Cette frontière est beaucoup moins fréquentée (voir pas du tout et nous allons très vite comprendre pourquoi…) A l’époque nous n’avions pour GPS que nos téléphones. On arrive à la frontière et je sors mon appareil photo. Jusque là tout va bien, je prends une photo de la frontière (ça peut sembler idiot mais n’oublions pas que j’ai grandi dans une Europe où il n’y a plus de frontières, pour moi c’est donc quelque chose de nouveau et peu courant !). Je m’attendais à voir un panneau indiquant « Bosnie Herzégovine » mais rien… On s’arrête pour le contrôle d’identité devant un préfabriqué en très mauvais état et là… 2 douaniers me sautent dessus en m’engueulant en Bosniaque !
Je ne comprends pas un mot mais je sens bien qu’il y a un truc qui ne va pas. Maxime ne comprend pas non plus ce qui se passe ! L’un des douaniers se met à parler un anglais approximatif : « Delete delete delete !! No photo ! » Ils sont très agressifs et me demandent de supprimer les photos que je venais de prendre. Un peu tremblante je prends mon appareil et je supprime les photos en leur montrant. Ils commencent alors à me menacer de me mettre en prison et de payer (aïe aïe…). Je parle français, je ne comprends pas tout, l’anglais me semble être du chinois. Ils prennent nos papiers et la carte grise de la voiture et vont dans leur cabane. Le temps passe… 5 minutes mais qui m’ont semblé une éternité. Finalement, un des deux douaniers revient avec nos papiers : « No problem ! »
Juste un « no problem », j’ai failli avoir une crise cardiaque moi !!! 🙂 mais bon, tout se termine bien et on part à la découverte du sud du pays où nous attendaient de nombreuses autres surprises !
On commence l’exploration, nous sommes seuls sur la « route ». Maxime me demande si nous approchons d’une ville. Sur le GPS, la ville la plus proche est à une quarantaine de kilomètres. Sur la toute petite route, pas une voiture ni dans notre sens ni dans l’autre, on a l’impression d’être perdus ! On va finalement croiser des vaches, des serpents qui se dorent la pilule au soleil sur le goudron… On se demande si on a bien pris la bonne route pour rejoindre Mostar. On arrive enfin dans la première ville : HUM ! Et ce n’est pas une interjection pour signifier notre surprise, c’est bien le nom de cette « ville » :
Il ne reste pas grand chose, tout est rasé, laissé à l’abandon. On ne s’attendait pas à voir un tel spectacle et encore moins à quelques kilomètres de l’une des plus belles villes d’Europe ! On s’arrête pour prendre quelques photos, on n’est pas très rassurés, on a l’impression que la guerre s’est arrêtée la veille. Je prends une ou deux photos, la ville me fait penser à Oradour sur Glane. Il ne reste plus qu’une seule maison habitée et en très mauvais état. Quand on se rend compte que le village est « habité », on range l’appareil. On ne se sent pas à l’aise avec notre voiture d’occidentaux, nos appareils photos, ce n’est plus du tourisme ça devient du voyeurisme !
On repart, un peu déroutés par ce que nous venons de vivre en à peine 40 km. On trouve un petit coin de verdure un peu plus loin et on s’arrête pour photographier la campagne. Je sors de la voiture et marche sur l’herbe juste à côté quand tout à coup Maxime me crie : » Bouge plus ! » Mon cœur fait trois tours, il a l’air sérieux, mais qu’est-ce qui se passe ???
Je le vois avec une très longue banderole jaune qui semble courir sur des kilomètres, des deux côtés de la route ! Je vois d’abord des signes étranges, comme un alphabet cyrillique, je ne comprends pas tout de suite. Il avance un peu la banderole entre ses mains et je vois apparaître le mot : MINE !
Ok d’ac ! Je suis sur un champ de mines ! Je fais marche arrière pour revenir sur la route. Peut-être que les douaniers au lieu de nous parler photographie auraient pu nous prévenir que nous allions parcourir près d’une centaine de kilomètres au milieu des champs de mines ! On comprend mieux maintenant pourquoi nous étions seuls sur cette petite route. Seule la partie bitumée et quelques chemins semblent déminés, il est donc fortement déconseillé d’aller faire un petit pipi dans les buissons comme nous l’indiquent les panneaux rouges au symbole très explicite !
2 heures en Bosnie et nous vivons de sacrés expériences ! On arrive enfin aux portes de Mostar, la ville la plus touristique de Bosnie !
Mostar est une petite ville nichée dans le fond de la vallée de la Neretva (le fleuve vert sur les photos). La ville tient son nom du vieux pont « Stari Most » qui fut démolit en 1993 avec la vieille ville lors des conflits yougoslaves et la guerre de Bosnie au début des années 1990.
Reconstruit à l’identique en 2004, ce pont est devenu l’emblème de la ville et attire des milliers de touristes chaque année.
Avec des origines à la fois ottomanes et austro-hongroises, Mostar est une ville complexe et multiculturelle qui charme aujourd’hui le visiteur mais qui a beaucoup souffert.
D’ailleurs si le centre historique a pu être reconstruit presque entièrement, il suffit de faire quelques pas en dehors de ce quartier pour trouver des impacts de balles et autres bâtiments en ruines. En pleine reconstruction, il faudra du temps pour pouvoir effacer les traces de cette guerre qui est encore récente.
En quittant Mostar, nous avons encore eu le droit à une nouvelle expérience hors du commun : traverser sur 5 kilomètres un nuage de sauterelles ! Ce passage en Bosnie avait un goût d’apocalypse et au moment de partir nous avons eu le droit à une des dix plaies d’Egypte : les sauterelles : des centaines de milliers de sauterelles à s’écraser, à sauter sur la voiture dans un immense nuage noir… En arrivant à la frontière, nous avons également eu le droit d’admirer toutes nos anciennes voitures européennes entassées en montagnes dans chaque jardin : très étonnant !
Jour 10 et 11 > Retour vers la France (nuit à Yvoire)
Les jours 10 et 11 ont été consacré au retour ! Nous avons passé notre dernière nuit à Yvoire, un petit village que Maxime connait bien puisqu’il a vécu quelques temps à Evian sur les bords du lac Léman (nous aurons l’occasion de vous en parler très prochainement dans un nouvel article sur le lac Léman).
Ce premier road trip à deux a été une très belle expérience et durant ce trajet nous avions déjà commencé à planifier notre prochaine aventure : Road trip en Suède pour l’été !
On se retrouve donc dans quelques semaines pour vous parler de ce merveilleux voyage d’un mois sur les routes scandinaves, notre premier d’une longue séries de road trip en Europe du Nord.
Informations pratiques :
- Période du voyage : mai 2013. Nous avons eu entre 18 et 30 degrés et le temps a varié entre grand soleil et nuageux. La mer était à 15-16 degrés.
- Durée du voyage : 11 jours (et il ne faut pas traîner !).
- Pays traversés : France, Italie, Slovénie, Croatie et Bosnie Herzégovine
- Décalage horaire : aucun.
- Papiers/santé : Carte d’identité ou passeport (Vous êtes toujours en UE puisque la Croatie est entrée en UE en juillet 2013). Santé, rien à prévoir, pensez juste à emmener la carte européenne d’assurance maladie.
- Hébergement : dans notre break aménagé de l’époque (en fait la voiture des parents de Maxime : une opel insignia)
- Budget : 520 € par personne tout inclus !
- Guides touristiques : nous avions le Guide Evasion et le Petit futé.
- Nombre de kilomètres parcourus : 6 000 km
- Notre matériel lors de ce séjour : appareil photo Nikon 1 + Pentax
Merci de nous avoir lu et n’hésitez pas à nous laisser un commentaire si vous appréciez ce genre d’articles 🙂 Nous essaierons alors de vous en faire plus souvent !!
Votre excellent photo reportage m’a beaucoup intéressé, car le récit sur Dubrovnik m’a rappelé nos vacances de l’époque où c’était encore la Yougoslavie (c’était en 1985 et en 1987).Pour moi Dubrovnik et Venise sont les 2 villes les plus romantiques où nous sommes allés.
Nous avions fait une excursion au Monténegro (qui veut dire montagne noire), il y a un endroit magique, c’est les gorges de Kotor, puis nous sommes allés jusqu’à la frontière Albanaise, à l’époque l’Albanie était un pays fermé au monde , un peu comme la Corée du Nord aujourd’hui et nous avions eu la recommandation de la guide accompagnatrice ne ne pas franchir la frontière car les soldats tiraient à vue sur quiconque oserait mettre un pied sur leur territoire !
Quelle aventure ! Ils ne rigolaient pas en Albanie !! Je n’ai pas connu cette époque (je n’étais même pas née en fait), j’ignorai que le pays était à ce point fermé au reste du monde. Vous avez du vivre une sacrée expérience lors de vos voyages en Yougoslavie (heureusement que vous étiez accompagnés par une guide… !)
Le Monténégro nous tente beaucoup ! C’est d’ailleurs sur notre liste des choses à faire et à voir 😉 Suite aux prochains épisodes donc !
En tout cas, merci pour l’anecdote de voyage, c’est chouette de partager nos expériences !
c’est aussi un plaisir pour moi de partager quand on a des passions communes: voyages, vidéo et photographies.
Bravo et merci pour vos publications.
Bonjour,
Tout d’abord merci pour ce bel article qui donne des idées. Nous aurions un projet similaire avec mon amie en 2018.
Vous ne mettez aucune information sur le logement même si vous dormiez dans votre voiture, il me semble que le camping sauvage est interdit en Croatie. Avez-vous réservé des emplacements de camping à la nuit ? Si oui, avez-vous les noms de ces campings ? Est-ce possible de réserver à la nuit ?
Merci d’avance pour votre réponse,
Cordialement,
Juliette
Bonjour,
Nous sommes partis en 2013 et la Croatie n’était même pas encore dans l’espace Schengen lors de notre road trip. A cette époque, il y avait peu de personnes à faire du camping sauvage. Aujourd’hui je le déconseillerais surtout en pleine saison… !
Nous avions aussi fait quelques campings et sans réserver, il y a toujours moyen de trouver un coin pour dormir.
Bon voyage à vous
Bonjour
Merci pour ce petit road book
Nous partons cet été et nous avons une voiture aménagée nous avons l’habitude de partir ainsi mais je vois sur différents site que dormir dans sa voiture en Croatie peut mener à une amende de 3000 euros… comment avez vous fais pour ne pas vous faire griller ? est ce qu’au moment où vous êtes parti le « camping sauvage en voiture » était encore possible ?
Merci encore pour ce chouette reportage
Bonjour Marina,
Ce trajet a été réalisé en 2013 🙂 nous n’étions pas nombreux à dormir dans notre voiture en dehors de l’espace Schengen à l’époque… nous n’avions pas eu de souci et nous avions fait quelques campings. Je pense qu’il est préférable de dormir en camping aujourd’hui (surtout en pleine saison).
Je suis en train d’écrire les articles de notre dernier séjour en Croatie en mai dernier mais nous étions à l’hôtel cette fois-ci (mais cela peut vous donner des idées d’itinéraire).
Bonnes préparations et bon voyage
Félicitations pour vos commentaires et bravo pour votre courage. (A l’époque).
Eh eh 😉 merciii
Merci de votre partage de ce Road trip. Pour ma part, nous allons en faire aussi et en 2cv ^^ Nous partirons de france pour rejoindre d’abord le nord, à côté de Zagreb et nous descendrons sur Split pour rejoindre ensuite l’italie par la côte. J’ai pris bonne note de vos infos, villages qui, je pense, vont nous en mettre pleins les yeux 🙂
Bonjour Annaëlle,
Merci pour ce superbe article qui m’a décidé à faire la Croatie uniquement en Septembre, plutôt que de visiter Monténégro + Croatie !
Pleins d’info super utiles, c’est au top! Mais je me demandais :
La voiture sur les ferry, ce n’est pas un soucis ? Il faut certainement payer en plus ?
Concernant le trajet que vous avez fait, vous avez fait un peu de sud côté dubrovnik, puis monter au nord et revenu ensuite sur split ? C’était plus pratique pour reprendre l’avion ?
Et autant les vols allers sont peu chers jusqu’en Croatie, autant les vols retours, peu importe d’où, montent très vite… vous savez pourquoi ?
Merci d’avance et continuez de nous faire voyager!!
Bonjour, nous sommes de Vendée ( saint Gilles croix de vie ) et nous avons programmé un road trip identique au vôtre en van en juillet 2022 . J’ aimerais savoir si vous avez opté pour des camping ou des camping sauvages ? Merci beaucoup